Sherryl's Tale : Chapitre 6

(Merci à Chibi de la suppression de mon ancien topic)

Je commence une nouvelle histoire. Enfin je commence à écrire une nouvelle histoire, car celle-ci me trotte en tête depuis assez longtemps pour que je tente de la retranscrire, ce n'est pas vraiment une chose facile -pour moi en tout cas.

Cette histoire vous contera un voyage. Ou plutôt un trajet, car les voyages sont synonymes de liberté, ce n'est pas vraiment le cas ici...

o0°Chapitre 1°0o

Le vent soufflait légèrement sur la plaine en cette fin de journée. Il était accompagné de l'aérien ballet des hirondelles qui, comme à leur ancestrale habitude, revenait aux premières chaleurs égayer de leurs voix le printemps naissant. Les champs ressemblaient à un immense couloir, bordés des deux côtés par une armée de cyprès géants, happant dans leurs ombres le moindre voyageur imprudent tenté de quitter la voie qu'ils délimitaient avec tant de zèle. Par delà cette barrière verte, dormait une immense forêt, sombre, sinistre, froide, attirante. Elle était au main des Sylvestres, cette étrange forêt, un peuple différent de nous, fuyant les humains, effrayés de leurs comportements. La population environnante ne sent portait pas plus mal. Car si les créatures avaient peur des humains, les hommes n'en menaient pas plus large. On a peur de l'inconnu ici, de la différence surtout.
Vu du ciel, la plaine ressemblait à une immense plaie, tranchée dans les entrailles de la forêt sylvestre par les machines humaines il y a de cela bien longtemps. Longeant l'une des barrières de cyprès, une route, ressemblant plus à un chemin vu son pauvre état, relié le sud et le nord de la région. Ce chemin c'était, autrement dit, l'autoroute reliant la campagne à la capitale. Pourtant, peu de monde l'empruntait. Le continent était depuis des décennies rongé par une guerre. Une de ces guerres à but politique dont seuls quelques richissimes chanceux pouvaient tirer le moindre profit. Pourtant ce n'était pas eux qui allaient se battre, se déchirer, sur les champs de batailles, ce n'était pas dans leurs capacités disaient-ils. Une vie de fainéantise avait effectivement fait de la plupart d'entre eux de vraies tapettes. Toutes les familles de ces beaux gens avaient fuit leurs manoirs afin de se cloîtrer dans la capitale, pour prendre soit disant, les bonnes décisions bénéfiques à tous. Tout ça pour dire que, si l'autoroute de campagne était vide, ce n'était pas que personne ne voulait aller à la capitale, mais que la capitale ne voulait de personne.

Pourtant ce jour là un étranger foulait l'autoroute de campagne. Les habitants des chaumières alentour le suivaient du regard avec un air de poisson rouge découvrant un chat de l'autre côté de son bocal. Le crépuscule s'éveillait désormais dans le creux de l'horizon et parsemait le paysage d'une lueur rougeâtre. Les paysans observaient avec attention la silhouette afin de prévenir tout risque d'attaque, de nombreux mercenaires les avaient pillés auparavant, et bien qu'ils n'y ai rien à voler dans leurs pauvres demeures, ils s’inquiétaient.
«-Vous avez vu sa tenue ? C'est un...souffla l'un d'entre eux, un homme droit et robuste, c'est un émissaire.
A ce moment là, un félin en tout point semblable à un chat sauta sur l'épaule de l'inconnu. La vue de l'animal provoqua un frisson de terreur parmi l'assemblée.
- Et ça se doit être sa saloperie de démon » crachat violemment une femme, un peu trop fort au goût du premier homme qui lui fit signe de se taire.
- Silence Aïko, il ne faut pas qu'il nous entende, sous aucuns prétextes.
Leur effroi était tout à fait justifié. Depuis le début de la grande guerre le gouvernement employait des mages afin qu'ils effectuent quelques missions malsaines en échange de biens ou d'argent. C'était des personnes puissantes, certaines pourries jusqu'à la moelle, qui répandaient le cahot au nom du gouvernement. Leur tenue était reconnaissable aisément et permettait par la même occasion aux malheureux croisant leur route de fuir. Une grande cape tombait sur leurs épaules. Elles étaient de couleurs diverses passant du rouge vif au noir profond. Dans le cas présent elle était bleu marine. Cette couleur faisait ressortir l'écusson d'argent qui était brodé sur la poitrine. La capuche relevée sur le crâne, le visage caché dans l'ombre, l'inconnu en était plus terrifiant encore. Le reste de l'uniforme restait un mystère car caché par l'ample tissus marine, ainsi on ne sut pas si il s'agissait d'une femme ou d'un homme. Ces émissaires étaient accompagnés d'un démon, celui-ci permettait une communication parfaite et rapide des ordres et pouvait se transformer en arme si besoin, c'était rare les mages, il fallait les ménager car la guerre se jouait sur leur puissance. Il servait également de guide afin de trouver le lieux de la mission et de la remise des récompenses, ce qui faisait de lui un outil indispensable.

Arrivait au bout de la plaine, l'inconnu regarda la vue qui s'offrait à lui. On aurais dis un décor de cinéma, un panorama immense s'étalait en contre bas sur une distance quasi-illimitée. Au fond, à la limite même de l'horizon le sommet rougeoyant du Mont Rouge se confondait presque avec le soleil de feu. Au centre du bassin naturel qui s'étendait sous les yeux de l'émissaire, une fourmilière géante se dressait. Aussi haute que large, la ville brillait des premiers éclats de la nuit et impressionnait de part sa stature . Avant ouverte à tous, elle était désormais entouré d'un haut mur de pierre grise d'où surgissait des piquets de fer menaçant reliés par des arabesques argents. De grands drapeaux dévalaient avec légèreté les remparts. Répartis avec régularité, ils représentaient un cerf aux bois fleuries dressant la tête avec grâce et dignité, le symbole du gouvernement, le symbole de la guerre.

Levant la tête avec résolution, l'inconnu leva les yeux aux ciels où le miroitement de la lune commencer à apparaître dans les lueurs du soleil couchant. La capuche tomba doucement et le visage de poupée de la jeune fille se donna aux derniers rayons de soleil avec délice . Ses grands yeux caramel, bordés de longs cils fins, brillaient d'émotion. Sa chevelure rouge faisait écho à la peinture du ciel, les deux longues mèches qui encadrées sont visage de mirent à danser avec la brise qui commençait à se lever, transportant l'âcre odeur de fer venant de la ville. La cape se souleva légèrement laissant apercevoir furtivement la jupe plissés et la chemise perle de l'uniforme officiel. Un col en dentelle surmonté d'un camé à l'image du cerf et deux trois rubans accessoirisé le tout avec élégance. La jeune femme posa un poing crispé sur son cœur, et observa son démon. Le chat qui l'accompagné était noir et parcouru d'ondes rousses. Ses grands yeux verts la fixaient avec intensité et un frisson lui parcouru l'échine. L'adolescente, qui ne devait pas avoir 17 ans, chuchota :
-Et voilà Esmée, on y est. Voici Célécité, la capitale. »

o0°Chapitre 2°0o

La jeune fille descendit avec une légèreté lourde de doutes la colline qui surplombait la capitale. Le soleil accompagné sa marche et fini complètement de disparaître à l'arrivée de la mage au niveau des remparts. Les étoiles, qui pourtant n'étaient jamais en retard, n'apparurent pas, chassées par les lueurs de la ville. Les remparts étaient immenses. Une porte, ridiculement petite, l'attendait. Elle approcha avec hésitation, était-ce bien sa destination ? Elle sorti alors son pisteur. Ces petits bouts de papier étaient capables de retrouver avec une relative précision la personne dont le nom était inscrit dessus. Le pisteur quelle avait reçu était imprégnait de lettre de sang et portait le nom du « colonel en chef et sous traitant de l'empereur monseigneur Marchall ». Ce nom était empreint de prétention et d'orgueil et désigné son futur patron. Ça promettait. Après un long soupir elle fis quelques pas pour arriver au niveau de la porte. Elle allait en saisir la poignée rouillée quant on l’interrompit.
-Halte !
Un garde un peu trop joyeux pour être dans son état normal se dirigeait vers elle en zigzagant. Il tenais dans sa main une bouteille d'alcool de Cloun, réputé pour être extrêmement fort.
-Qu'est-que tu vas là ? Tenta-t-il de baragouiner.
Si il commençait à parler une autre langue c'est qu'il devait être sacrément saoul. Son uniforme noir d'agent de protection était souiller de substances indéterminables. La mage feint d'ignorer l'homme et ne lui adressa même pas un regard.
-Tu'm'cherche là ?
L'homme commençant à s'énerver, brisa avec violence sa bouteille sur le mur de pierre et s'approcha d'elle, menaçant.
La fille eu un regard las, plein de reproches et de pitié. Les habitants de la région subissaient un lourd impôt afin de remplir les coffres de l'Etat. On leur avait dit que cet argent permettait de renforcer la protection autour des villes et villages et également de venir en aide au plus pauvres. Vu l'état de ce garde et la luxure des dirigeant c'était plutôt les plus pauvres qui entretenaient inconsciemment les plus riches. L'homme fondit sur elle avec une violence de brute en transe. Esmée, le démon, se plaça devant la mage afin de la protéger, mais cela n'était pas vraiment nécessaire. En effet la jeune fille avait, avec une rapidité assez respectable, invoquée son arme. C'était une faux magnifique, son manche en bois faisait la taille de sa propriétaire soit environ 1m70. Il était en bois sculpté et recouvert d'un lierre aux reflets bleus étranges dégageant de la poussière argentée. Sa lame avait une stature et une courbe parfaite, elle était longue, fine, mais elle semblait très lourde. A la jointure du manche et du métal, à la naissance de la fière courbe de la lame, une lanterne brillait d'un éclat sombre. Avec une agilité déconcertante, la jeune fille mania son arme et la dirigea vers son ennemi d'un soir. Celui-ci, dans son délire aux senteurs d'alcool, continuait de foncer sans aucune notion des risques qu'il prenait. Il courait droit vers l'arme, il allait se jeter de lui même dans une mort certaine et ne s'en rendait même pas compte. La jeune fille resta impassible mais l'on pouvait deviner un léger sourire au coin de ses lèvres. Les êtres humains pouvaient être tellement indignes et bas. Alors que l'histoire du garde semblait arriver à son terme une main lui attrapa le col et stoppa sa course in extremis. L'intervenant balança avec répugnance l'homme, qui avait certes le cou intact mais perdu quelques mèches de cheveux trop aventurières, sur le sol. C'était une femme d'environ 35 ans, elle avait des cheveux blonds couper très court et des yeux bleus. Ils étaient glaciaux et peu accueillant. Son visage était à l'image de son corps, sec, raide et allongé. Elle ne portait pas d'uniforme mais une jupe noire cintrée sur une chemise blanche. Elle avait pourtant un badge démontrant son appartenance au Gouvernement
-Veuillez excuser cet accueil, mais les abords de la ville son interdit dés le couché du soleil. Elle adressa un regard au garde qui se traînait par terre, Et même si la surveillance n'est pas optimale je me voit en regret de vous refuser l'entrée pour ce soir. Au ton de sa voix elle semblait plus lassée que désolée.
-Bien. La jeune fille parlait d'une voix calme. Elle avait une mélodie assez particulière, comme un souffle de neige chaleureux. Elle commençait à s'éloigner en décompressant, ainsi elle c'était vu offrir une soirée de plus de liberté.
-Attends, qu'est-ce que tu faisais aux abords de la ville ? Demanda l'aigrie d'un ton suspicieux. En effet il lui semblait étrange de voir cette mage presque soulageait de ce voir refuser l’accès à la capitale.
-On m'a envoyé à la rencontre d'un certain M .Marshall.
-Vous voulez dire le colonel en chef et sous traitant de l'empereur monseigneur Marchall ? La femme parut étonnée d'entendre ce nom mais elle se ressaisie très vite. Elle avait vu le gamine en action, c'était une mage. De plus elle portait la tenue d'émissaire malgré le fait qu'elle ne l'ai jamais vu. Une petite nouvelle, ça allait être intéressant.
-As tu une preuve de ce que tu avances ? Toujours aussi suspicieuse, cette femme avait beaucoup d'expérience en matière d'intrus visiblement. La mage montra alors son pisteur à son interlocutrice, elle avait l'impression d'être une criminelle recherchée. La femme, qui selon son badge se nommait Pathie, s'approcha et lu le nom inscrit sur le pisteur qu'on lui tendait. Ainsi son chef voulait vraiment rencontrer cette fillette ? Pour qu'il lui ai donné un pisteur ce devait être extrêmement urgent. La pénurie de mage était vraiment un problème. Le gouvernement en était abaissé à chercher des magiciens de pacotille au fin fond des campagnes. Pathie toisa une nouvelle fois la jeune fille. Elle était assez belle mais elle semblait frêle. Combien de temps allait-elle tenir ? 1 semaine tout au plus. La femme ricana, ce ne serai pas une grosse perte après tout. Elle indiqua dans un mouvement sec à la jeune fille de la suivre.
-Monseigneur Marchall n'est pas quelqu'un de très patient, il vaut mieux pour tout le monde que tu le rencontres le plus tôt possible. Je te demanderais par contre de ne pas t'éloigner de moi, tu risquerai de te perdre. Elle avait finit sa phrase sur un ton amusé assez désagréable. Mais la mage n'y fit pas attention, elle était déçue de voir s'envoler cette nuit à la belle étoile. Elle était nerveuse aussi, et même si cela ne ce voyait pas elle redoutait la rencontre avec ce fameux Marshall.
Avant de continuer son chemin vers la ville noire, Pathie céda à sa curiosité et posa une question qui lui brûlait les lèvres.
-Quel est ton nom ?
La jeune fille leva les yeux au ciel avec mélancolie.
-On m'appelle Sherryl, Sherryl Nightwood .

Alors la tu m'as bluffée, bien que j'appréciais ton ancienne histoire, celle la me plait d'autant plus. Tu as une capacité a décrire les paysages ( j'en suis absolument jaloues parce que j'ai du mal pour mes histoires mais sa me passera X))
J'aime beaucoup le décor de ton histoire, ces nouvelles civilisations et populations que tu décirs me fascinnent (surtout les sylvestres, je veux en savoir plus sur eux >__<). Le mage que tu décris dans le premier chapitre a l'air super mignon(e).
J'ai aussi bien aimé quand tu décris la luxure et les inégalités du peuple pauvre XD!
Viva la révolution!
J'ai encore tellement à dire sur tes deux chapitres avec tous les petits détails que tu aimes et que tu développes mais je me tairais, en attendant d'avoir encore d'autres chapitres à lire...
Et je finirai sur cette phrase :
"La jeune fille leva les yeux au ciel avec mélancolie.
-On m'appelle Sherryl, Sherryl Nightwood ."

A quand la suite?

Merci ma Grenouille, ton commentaire fait parti de ce qui me donne la force et l'envie de commencer. La preuve toute la fin de ce chapitre c'est toi qui me l'a inspiré x)
Je suis sûre que tu arrivera vite à décrire les paysages mais je pense avoir aussi beaucoup de travail à faire dessus encore =)
Les Sylvestres ne sont pas encore d'actualité, ils apparaitront bien plus tard, mais j'espère que je vais combler tes attentes ^^
Oui la différence pauvre/riche est un des centres de cette histoire.
Bisous ♥

o0°Chapitre 3°0o

La porte s'ouvrit en silence. C'était assez étonnant. Vu son état on se serai attendu à un craquement lugubre digne des plus grands films d'horreur. Les deux femmes avancèrent en silence.
-Surtout n'oublies pas, ne t'arrêtes pas et ne te laisses pas distancer, répéta Pathie, d'un air détaché. Au moins je l'aurais prévenue se dit-elle, après si elle se fait prendre...
Sherryl ne répondit pas, elle c'était figée et observait en silence la ville qui se dressait désormais à sa vue. La porte donnait sur une immense rue comparable à un boulevard. Mais il n'y avait aucun moyen de transports, les habitants se déplaçaient tous à pieds. Il devait être 20h00, pourtant la vie battait son plein. Enfin c'était une façon de parler. Les hommes, les femmes, les enfants, ils avançaient tous vers un objectif qu'ils semblaient ignorer eux-même. Tout droit, toujours tout droit. Ils s'isolaient complètement, ne détournaient jamais le regard. La rue était bordée de bâtiments, peut être des habitations ou des boutiques. Il était difficile de le savoir, les bâtisses désaffectées ne laissaient pas voir leurs entrailles sombres aux inconnus. Au milieu de cette foule compacte et indifférente Sherryl se sentait étrangement seule. Un sentiment d'abandon qu'elle ne comprenait pas et qui l'effrayait intérieurement. Elle laissa échapper une légère crispation.
-C'est la première fois que tu viens ici n'est-ce pas ? Pathie considéra le regard interrogateur de Sherryl pour un oui. Ce sentant supérieure, la femme ne se fit pas prier pour expliquer le fonctionnement de la ville. La science c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale.
-Vois-tu, ces personnes vont travailler, reprit-elle, dans les usines situées dans toutes la basse-ville. Les bâtiments qui intriguaient la jeune mage étaient donc des usines. De plus il y avait plusieurs « villes » au sein de la capitale, du moins si elle écoutait les propos de sa guide.
-Elles permettent ensuite d'alimenter l'ensemble des Supérieurs en ce qui est nécessaire à leur vie, continua Pathie.
-Les...les Supérieurs ? Sherryl n'en croyait pas ses oreilles.
-Oui, les Nobles et autres Grands de ce monde qui on daignaient venir vivre ici, déclama la femme avec fierté. Et nous aussi nous sommes à leur service, c'est un honneur tu sais. Alors tu as intérêt de ne décevoir quiconque. Son ton devenait agressif, plus qu’auparavant en tous cas. Elle semblait vraiment croire en cette noblesse plus basse qu'elle ne saurait l'imaginer.

Continuant d'avancer à travers la foule trop vide qui les entouraient, les deux femmes remontaient le boulevard sans plus aucuns mots.
-Et où allons-nous ? Questionna Sherryl, qui avait remarqué un comportement bizarre chez son pisteur. Celui-ci ne bougeait plus mais flottait doucement au-dessus de sa paume.
-Hum, quelle idiote tu fais, là-haut bien sûr ! Suivant des yeux le geste de Pathie, la mage leva les yeux et ne put retenir un murmure d'étonnement. Comment n'avait-elle pas remarqué ça avant ? Au dessus de sa tête, bien au dessus des usines et de leur souffles lourds, la ville se prolongeait dans les airs, telle un immense building. A nouveau lançait dans ses explications, Pathie déballait des informations avec orgueil.
-La ville est divisée en différentes parties, nous sommes actuellement dans la 7éme zone. On y trouve tous les inutiles de ce monde, a peine capable de travailler dans les usines d'extraction. Au dessus il y a la 5éme zone, le port commercial. La 4éme zone est un lieu d'habitation pour les gens dis « normaux ». La 3éme zone est la zone résidentielle des Supérieurs, Sherryl frémi à ce mot. Ensuite nous ne pouvons plus vraiment parler de zone, il y a les temples et lieux de sacrement et enfin, au point culminant de la ville, par delà les nuages, le palais impérial. Un lieu que peu de monde a eu la chance d'admirer. Par ailleurs....Sherryl décrocha, perdu dans le flots d'informations qu'elle essayait de traiter. Cette ville était une sorte d’ascenseur social. Extrême pauvreté et luxure abusive si côtoyait en parfaite harmonie et dans l'indifférence la plus totale. Pour les habitants c'était normal. Pour les étrangers c'était effroyable.

Après 15 minutes de marche, 3 ricanements de Pathie et une Sherryl toujours aussi perturbée, le petite groupe arriva à ce qui semblait être le centre de la 7éme zone. Un immense pilonne sortait du sol pour se dresser avec majesté jusqu'au ciel. Il était très large, peut être 1 km de diamètres. A la naissance de celui-ci de nombreuses racines se nouaient et se dénouaient en toute quiétude. Les plantes quelles nourrissaient ne commencer à montrer leurs feuilles que bien plus haut. En tout cas, d'ici, elles étaient invisibles.
-Vu que tu ne sais sûrement pas comment on monte je vais t'expliquer. Ce poteau, surnommé la colonne vertébrale, contient un système très complexe d'engrenages, de ressorts et autres. Il permet d'activer des monte-charges -extrêmement solide- qui permettent aux marchandises, hommes, animaux, d'accéder aux parties plus hautes de la ville. Cela se présente un peu comme de grandes balançoires, sauf qu'elles sont bien plus larges. Les balançoires ça devraient te connaître non gamine ? Pathie ricana de plus belle, on aurait dis une hyène. Sherryl, elle, ne pris même pas la peine de se vexer, elle en avait vu d'autre. Depuis quelque temps quelque chose la perturbait mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Bon, elle finirait bien par trouver. Elle se laissa alors aller au ballet des balançoires. Certaines avaient été décorées avec quelques planches de bois. Elle pouvait donc voir une hirondelle, un cheval et un éléphant voler en toute harmonies. Il y avait aussi des dragons, des visages. Ce système était un véritable carrousel. Un immense carrousel fait de brics et de brocs. Le vol calibré de ces entités lui rappelait celui des hirondelles quelle avait croisé ce matin. Une « balançoire » arriva à leur hauteur. Celle -ci avait été décorée en carrosse, une ossature en fer partait de ses quatre angles pour se rejoindre avec grâce un peu plus haut, au centre du monte-charges. C'était du bricolage, de nombreuses soudures étaient visibles et les planches peintes représentants les côté du carrosse étaient clouées maladroitement, mais c'était emplit de poésie. Les cordes qui retenaient le tout et permettaient de le hisser était patinées par le temps mais semblaient très solides. Sherryl monta après s'être fait houspillée par Pathie. La montée commença. Le sentiment d'élévation était divin, on se sentait hors du temps, hors des ennuis, hors du futur. La 7éme Zone s'éloignait peut à peut, elles prenaient de la hauteur. Un vieil homme au nez rouge imposant et à la moustache soignée leur demanda leur destination. Sherryl ne l'avait pas remarqué lors de son arrivée. Ses yeux étaient cachés derrières une casquettes bien enfoncée, il était petit et légèrement enrobé. Pathie répondit qu'elles se dirigeaient vers la 3éme zone. Sherryl réfléchit à nouveau à cette histoire de zone, la ville était extrêmement bien organisée. La balançoire s'éloigna du poteau lorsque l'homme baissa un levier :
-Et un allé pour Royal District, un !
Désormais à distance de la colonne vertébrale, Sherryl pût observer plus en détail les plateaux que formaient les différentes zones, même si elles n'étaient pas toutes visibles. Elle aperçut alors, juste avant le premier palier du carrousel, blottie dans le flanc du poteau central, une ville se dessiner. Elle était petite, passait presque inaperçue, mais elle grouillait d'agitation. Au dessus, sur le plateau qui la couvrait maternellement, un immense panneau annonçait « 5éme Zone, port et échanges postaux ».
Désignant la fourmilière désormais invisible que le plateau cachait, Sherryl demanda à Pathie de quoi il s'agissait.
-Ah, ça, son ton était dédaigneux, c'est la 6ème zone, enfin si on veut.
Voilà, c'était ça que Sherryl ne comprenait pas. Selon Pathie, on passait directement de la 7éme à la 5éme Zone. Dans un endroit aussi bien organisé cela ne pouvait pas être le fruit du hasard. Mais pourquoi lui avoir caché son existence ?
-Et en quoi consiste-t-elle cette 6éme Zone ?
Face au silence buté de Pathie, Sherryl pensait ne jamais avoir de réponse, c'est alors que le vieil homme s'adressa à elle.
-Ça ma petite, c'est Rebellion, le nid de la résistance !
La....la résistance ?

Chapitre 3 : on a perdu grenouille au milieu de tes mots...
J'aime tes mots! Ton histoire avance bien et elle me plait encore plus que plus.
x) Tu m'emportes de plus en plus dans ton monde!
La suite, vite, vite X).

Merci ma jolie grenouille ♥
Tes commentaires me donnent tellement envie d'avancer, j'espère ne pas te décevoir >_<

o0°Chapitre 4°0o

La...la résistance ? Mais contre qui...le Gouvernement ? Sherryl n'en revenait pas, les habitants de la ville semblaient si peu concernés par leur situation que la jeune femme n'aurait jamais imaginé qu'une quelconque rébellion puisse être possible.
La montée continua sans aucune interruption et sans aucune parole. Après avoir dépassé la 5ème Zone puis la 4éme dont Sherryl n’aperçut presque rien, la balançoire se rapprocha à nouveau de la colonne vertébrale. L’ascension lourde de tension avait perdu tout sa magie.
- Tu ferais mieux de demander à ton démon de se miniaturiser, il ferai peur aux bons gens qui habitent ici, déclara Pathie d'un ton acide. Le fait que le vieil homme lui révèle l’existence d'une rébellion l’avait vraiment mise hors d'elle. Sherryl regarda alors Esmée. Elle n'avait plus du tout fait attention à elle depuis son entrée dans la ville. La démon était calme, mais on voyait sous sa peau ses puissants muscles tendus, prêt à réagir à la moindre menace. Sherryl se sentit coupable de la voir dans cet état, elle aurait du voir qu'elle ne se sentait pas bien. Elles se connaissaient depuis tant de temps. La jeune mage se remémora leur première rencontre.

A cette époque, âgée de 8 ou 9 ans, elle vivait dans un paisible village des montages. Ses parents étaient adorables et lui avaient offert un petit frère de 3 ans son cadet. La vie était agréable et remplie d'un bonheur trop parfait, rien ne la préparait aux horreurs du monde qui l'entourait et qu'elle ne voyait qu'à travers ses yeux d'enfant. Elle avait l'impression de tout savoir et de pouvoir tout faire, de tout connaître, comme une enfant d'innocence légèrement vaniteuse.Ce jour là elle était parti pêcher, elle adorait ça. Souvent elle se caler sur un rocher et regardait pensivement la rivière couler. Elle aimait contempler l'onde limpide fuir, fuir et encore fuir Se devait être merveilleux de parcourir le monde au fil d'un cours d'eau, voir à travers les yeux purs de la rivière, chatouiller les poissons et rafraîchir les grenouilles qui rêvaient au bord de l'eau. Elle se sentait en sécurité près du petit cour d'eau, il délimitait les frontières de son village et de sa vie. Parfois son petit frère l'accompagnait. Elle appréciait sa compagnie même si elle restait inquiète de le voir vagabonder après les libellules. Celui-ci était albinos, et donc de constitution très fragile. Il était un peu simplet aussi, mais son âme était incroyablement pure, sans préjugés ni mensonges. Les autres enfants du village se moquaient gentiment de lui, il riait avec eu en chantant qu'il « n'était pas fini ». Pour la grande sœur qu'elle était, ce spectacle était difficile à voir. Ce jour-là Koe vint avec elle. Après une petite heure il s'écria gaiement :
-Regarde un rocher qui bouge, on dirait qu'il danse !
Sherryl sourit doucement et pour faire plaisir à son frère regarda dans la direction qu'il désignait. Une forme immense se dessinait à l'horizon, elle avançait lentement vers eux. Le corps recouvert de lourde chaînes armées de pointes en métal, le démon était dans un état lamentable. Les pointes s'enfonçaient profondément dans sa chair et son sang colorait les arbres qui croisaient sa route. Le tout donnait un tableau aussi macabre que fascinant. Seuls ses yeux d’émeraude restaient vifs, ils luisaient d'une volonté de vivre à toute épreuve. Il s'avança à pas lourd, son corps entravé ne lui répondait plus, cédant à la souffrance qu'il avait bien trop enduré. La créature arriva au bord de l'eau, elle dépassait les plus hauts arbres de la forêt qui entourait le coin d'eau. Jadis rassurante la rivière semblait désormais une frontière bien mince entre le souffle bruyant du mastodonte et les deux enfants.
Sherryl était tétanisée, elle avait entendu parler des démons à travers les contes de sa mère, mais elle n'y avait pas plus que ça prêté attention. Mais ici il ne suffisait pas de fermer le livre pour se débarrasser de ces monstres cauchemars. Son souffle était roque, chaud, douloureux, elle pouvait le sentir dans son cou. Le monstre se mis à boire précipitamment, sa bouche déversée une quantité incroyable de sang dans la rivière. Sa langue créait de grandes vagues qui éclaboussèrent les deux enfants. Sherryl regarda Koe avec anxiété, elle ne pouvait pas bouger. Et lui il riait, son pyjama blanc trempé, son rire grimpait jusqu'au ciel empli d'une joie nouvelle pleine de découvertes. Face à ce démon ses yeux rosés n'exprimaient ni crainte, ni peur, il n'avait pas de temps à perdre avec ces broutilles. Sherryl savait que c'était par une naïveté aveuglante qu'il se comportait ainsi mais les faits étaient les faits, il était courageux et avait foi envers le futur plein de promesses qu'il s'imaginait tendrement . La fillette senti ses jambes ployer sous le coup de l'émotion. Son frère commença un nouveau chant.
« Le papa tortue et la maman tortue et les enfants tortues iront toujours au pas... »
Regardant le cours d'eau se teinter de rouge Sherryl s'affala, écoutant son frère chanter. Et l'aquarelle de sang fuyait fuyait et fuyait au fil du courant, et le démon buvait encore et encore, comme pour noyer la douleur qui le tiraillait. Et son frère chanté, toujours plus haut, toujours plus loin, emportant avec lui toute l'horreur de la scène. Après quelque temps le démon reparti comme si de rien n'était. Sherryl le regarda avec désespoir. Il avait bousculé tout le monde qu'elle c'était créé, toutes ses réalités, tous ses rêves, toutes les choses dont elle était persuadée. Il l'avait bousculée dans ses croyances et dans son savoir qu'elle pensait certain. Il lui avait fait connaître la peur.

Elle regarda Esmée avec tendresse. Un mouvement suffit à lui faire exécuter l'ordre. Devenue aussi petite qu'un oiseau elle n'en restait pas moins impressionnante. La glissant dans le nœud de sa chemise perle avec délicatesse Sherryl revint doucement au présent, les flots de souvenirs l'avaient emportée bien plus loin qu'elle ne l’avait souhaité. Abaissant un levier l'homme stabilisa la balançoire au niveau d'un quai aérien. Pathie et la mage descendirent rapidement. Désormais Sherryl voyait les fleurs que nourrissaient les racines de la 7ème Zone. C'étaient de magnifiques glycines violettes qui courraient tout le long du pylône, jusqu'au bord de la plateforme . En face d'elles un poste-frontière se tenait. Il était petit et fait de brique rouge. La glycine en recouvrait une bonne partie, on se demandait comment le toit ne céder pas sous le poids des fleurs. Suivant Pathie la jeune femme arriva au niveau du bâtiment, un homme les arrêta :
-Identification je vous pris. Son ton était mécanique, son travail semblait ne pas l'intéresser. Pathie tendis le bras et remonta sa manche laissant apparaître un petit tatouage semblable à un code barre. L'homme passa un objet étrange par dessus composé d'un écran et d'un scanner. Après un petit bip une fiche d'information et une photo de Pathie apparurent à l'écran.
-Vous pouvez passer. A vous dit-il en désignant Sherryl. Celle-ci adressa un regard étrange à Pathie qui poussa un soupir.
-Elle n'est pas encore inscrite souffla-t-elle, faites ça rapidement nous sommes pressées.
L'homme s'approcha de la mage et scanna son visage avec l'appareil bizarre. Sa photo apparue alors. Sherryl ne se sentait pas à l'aise, elle n'aimait pas donner des informations sur elle et encore moins aux inconnus. A côté d'elle un homme subissait le dit interrogatoire. L'appareil réagit étrangement à l'une de ses réponses. L'homme fut immédiatement électrocuté. Il valait mieux ne pas mentir.
-Je vais vous poser quelques questions. Nom et prénom ? Déclama le robot qui lui servait d'interlocuteur.
-Sherryl Nightwood
-Âge ?
-17 ans
-Lieu de naissance ?
-Mont-Sylvestre
-Profession des parents ?
-Mages soldats.
-Frère ou sœur ?
-...Aucun....
Et l'interrogatoire continua ainsi plusieurs minutes, de longues minutes ressassant un passé douloureux qu'il aurait été préférable d'oublier.

T^T <= larmes devant le chapitre 4....
Je suis de plus en plus curieuse sur le passé de Sherryl, et l'histoire avec son frère est vraiment bien faite... Je suis encore sous la pulsation des images qui me viennent en tête lorsque le démon arrive vers la rivière et se déverse de son sang... Incroyable! Tu nous tiens en haleine jusqu'au bout surtout quand on s'aperçoit que le frère de Sherryl n'est plus là.. Enfin reste a savoir comment il a disparu... Dommage que je n'aie pas le temps de le relire (et sa me torture, j'en meurs d'envie...)
La grenouille est ravie, de ce jolie chapitre et retourne en cours en sifflotant... ♪♫
« Le papa tortue et la maman tortue et les enfants tortues iront toujours au pas... »

Merci Grenouille >////<
Savoir que tu arrives à t'imaginer les scènes et que mes histoires arrivent à t'émouvoir me remplie de bonheur, j'aime partager avec les gens alors savoir que tu arrives à recevoir malala ><
Pour le frère de Sherryl ça viendra ;D

o0°Chapitre 5°0o

Sherryl regardait le petit code barre qui ornait désormais son avant-bras. Un collier cadenassé lui aurait donné la même impression d’emprisonnement. Elle se concentra sur ce qu'y l'entourait. Les rues étaient éclairées par des milliers de petites lucioles qui voletaient en désordre. Les petits points de lumière se regroupaient, puis se séparaient éclairant d'une lumière peu fiable les environs. Mais le nombre compassé largement ce petit bémol. Après le petit poste-frontière la route se prolongeait jusqu'à une place où trônait une magnifique fontaine. Elle représentait un homme sur un siège très luxueux. Son visage, caché par l'ombre car situé à l’abri de la lumière des lucioles, restait un mystère. Il était entouré de joueurs de flûte déguisés en fous du roi. De leurs instruments sortaient de fins filets d'eau argentée qui dessinaient arabesques et courbes avant de rejoindre le bassin sculpté, en contre bas. Tout le long de la route, de lumineuses boutiques étalaient leurs produits jusque sur le trottoir, un déballage de tissus et de dentelles où parapluies côtoyaient robes de soirées. Les façades étaient peintes dans des couleurs pastels magnifiques. Certaines s'animaient en laissant apparaître un champs de coquelicots où trottaient des chevaux ou encore la mer couverte de voiles blanches. On se serait cru en plein jour. Les pavés résonnaient sous les pas de la foule. Ici elle était bruyante, vivante. Le contraste avec la 7éme Zone était monstrueux. Les gens étaient pomponnés et habillés avec élégance. Robe pour ces dames, costumes et haut de forme pour ces messieurs, ça en devenait grotesque. Continuant à avancer, Sherryl posa doucement sa main sur la tête de Esmée, comme elle, elle n'aimait pas ce faste surenchéri. La mage ne faisait pas attention au regard hautains et dédaigneux que lui adressaient les passants. Certains s'écartaient même de sa trajectoire ne voulant pas risquer d'être en contact avec cette « chose » qui traînait chez eux. Sherryl observa Pathie. La femme baissait la tête en pinçant les lèvres avec honte. L'aura de cette ville était vraiment malsaine. Les gens entraient dans un moule, devaient faire ci ou ça selon leur nom et aucune exception n'était possible. C'était tellement triste de voir ces gens jouer des rôles, que ce soit celui de la bourgeoise ou de l'ouvrier. Tout cela manquait cruellement de naturel. Bifurquant vers un petit escalier Sherryl évoluait à la recherche de son personnage et de son destin. Elle n'avait aucune idée de ce qui l’attendait mais elle n'avait pas peur, elle savait pourquoi elle le faisait. Les deux femmes se retrouvèrent à nouveau au bord de la plate forme. Une petite terrasse encadrée d'une rampe en fer vert amande protégeait les imprudents de la chute, mortelle vue la hauteur. S'appuyant à la rambarde quelques secondes Sherryl savoura la nuit qui s'offrait à elle. La vue devait être splendide, malheureusement les ombres avaient déjà couvert le monde. Pathie descendit sans mots le petit escalier suspendu au bord de la terrasse. Sherryl la suivi. La nuit commençait à être fraîche. Après une descente abrupte du petit escalier suspendu dans le vide et maintenu on ne sais trop comment à la paroi de la plate forme, les deux femmes s'arrêtèrent devant une encoche faites dans la roche. Un immense monastère se tenait devant elles.
-Bien, voilà le central maugréa Pathy. Surprise de l'entendre à nouveau parler Sherryl sursauta légèrement. Elle observa plus en détail le bâtiment. La bâtisse était vieille et gardée par une grille toute rouillée. Le jardin, soigneusement entretenu, conduisait à une cour encadrée de bâtiments. L'entrée, une grande arche en l'honneur de l'Empereur et du Gouvernement, était gardée par pas moins de 6 gardes, on ne plaisantait pas avec la sécurité ici. Deux tours sortaient avec prestance du tout. De grands vitraux en tapissaient les flancs. Ici il y avait des réverbères à la bougie et non des lucioles pour éclairer, mais la lumière tamisée n'était pas rassurante. Avançant dans l'allée les deux femmes passèrent devant les gardes sans que aucun ne réagissent. Vue de l'intérieur la cour était immense. Le sol était dallé d'un carrelage beige ou se dessinait une magnifique rose des vents bleu. Les talons de Pathie cliquetaient sur le sol, en écho les pas de Sherryl, plus discrets, essayaient de suivre le rythme. La place menée à de nombreuse portes mais c'est sans étonnement que Sherryl suivit Pathie vers la plus grande. Située pile en face de l'entrée elle était en bois. Des motifs de fer la décorait avec rudesse, un cerf aux bois fleuris. La porte s'ouvrit en silence. Il faisait sombre et noir, l'air frais s’engouffra à l'intérieur en entraînant Sherryl avec lui. La pièce était vide, enfin de ce que l'on en distinguait. Un escalier de marbre courait le long du mur avant de s'enrouler vers le haut. Les deux femmes montèrent pour arriver devant une porte assez petite. On entendait un homme grogner à l'intérieur :
-Bérénice, mon thé floral !
Pathie toqua doucement à la porte, elle avait l'air assez tendue. Esmée cracha, l'odeur qui se dégageait de la porte ne lui plaisait pas du tout.
-Bérénice non de dieu mon thé floral ! L'homme hurlait comme un fou. ENTREZ !
Le dernière chose que Sherryl distingua avant d'entrer fut le nom graver en lettre d'or sur la porte : « colonel en chef et sous traitant de l'empereur monseigneur Marchall ».
Le bureau était encombré de papiers, de dossiers et de toutes la paperasse inutile qui régit ce monde. Une femme en tenue de servante tenais un plateau sur lequel reposait une théière fumante et une tasse ornée de fleurs. Une bibliothèque courrait sur tout le côté droit et une immense fenêtre qui semblait nous appeler à observer le monde qu'elle nous offrait faisait face à l'entrée. Sherryl ne distingua pas son futur employeur immédiatement. Le petit homme, le nain même, d'une quarantaine d'année était caché derrière ses papiers. Il avait un costume rose strié de violet et un nœud papillon blanc. Sa chevelure, coiffée en arrière, laissait apparaître un front poli par les soins et autres crèmes de charlatans. Ses yeux ressemblaient à deux billes encadrées de mascara. Un regard de fouine, un regard qui fait peur. Et dire que cet homme régissait toute la prétendue sécurité du pays. Il regarda Sherryl par dessus son bureau bien trop grand.
-Assieds toi, on a à parler tout les deux, et tu m'as déjà fait perdre assez de temps.
Ça commençait mal, et ça irait sûrement de pire en pire....

o0°Chapitre 6°0o

Sherryl et Pathie étaient désormais assises face au nain, la tension était palpable. La jeune Bérénice leur avait servit un thé. Après avoir trempé les lèvres dedans Sherryl retint une grimace, c'était horriblement sucré. Elle profita du calme pour observer la vue. L'immensité de la nuit s'étirait sans fin. En journée son futur patron devait pouvoir admirer avec orgueil tout l'empire qu'il dirigeait. L'homme bu goulûment 3 tasses avant de ce décider à parler à nouveau :
-Tu te rends compte du temps que tu m'as fait perdre ? Et le temps c'est de l'argent, n'oublies jamais ça maugréa-t-il
-J'ai fait aussi vite que possible répondit Sherryl avec calme.
-Et bien ce n'était pas suffisant ! Je pensais que tu ne viendrais pas, comme la lâche que tu es. Enfin tu es là maintenant alors écoute bien. Sais-tu pourquoi tu es ici ?
-Sûrement parce que l'on m'a obligé à venir renchérit la mage d'un ton acerbe. Elle n'avait jamais choisi de venir ici, depuis le début elle n'était qu'une marionnette parmi tant d'autre, elle le savait et l'acceptait. En réagissant ainsi elle avait l'impression de protéger le peu de liberté qu'il lui restait, la liberté de penser et de s'évader. Aussi jouai-t-elle le jeu de l'ignorante pour préserver toute la ruse qui l'habitait en secret.
L'homme ignora sa pique et poursuivit :
-Tu vas devoir accomplir une mission pour le Gouvernement, pour moi quoi.
Pathie ouvrit de grands yeux, comment ça une mission ? Elle pensait voir la gamine envoyait sur le champs de bataille comme tout les mômes de son genre. Une mission annonçait beaucoup de responsabilités, de stress et de problèmes. Elle s'accomplissait seul, en incognito. On ne pouvait donc se reposer sur personne en cas d'attaque, ne pas se faire repérer était capital. Mettre une telle charge sur les épaules d'une enfant était idiot, et même sadique quand l'on connaissait l'investigateur de cette bêtise. La femme regarda de bas en haut son patron, c'était vraiment un homme cruel qui avait la plus grande des alliés, la peur. Il continua sans faire attention au regard choqué de Pathie :
-Comme tu le sais la guerre bat son plein, la ligne se rapproche de plus en plus de notre belle capitale et il est hors de question que les Supérieurs s'en rendent compte ou en ressentent les quelconques effets. Il nous faut à tout pris stopper l'avance de l'ennemi. Sherryl réfléchit, l'ennemi était peu connu. Venu du Sud il avait, bien sûr, pour objectif d'envahir et de piller la région. Ici il n'y avait pas vraiment de Royaume ou de Pays. Une ville importante s'appropriait des terres et personne n'avait son mot à dire, un peu comme les fiefs du Moyen-Âge. Un « seigneur », ici l'empereur, dirigeait le tout dans l'ombre. Célicité était une des villes les plus importantes ses terres s'étendaient des mers du Sud aux glaces du Nord. Pour réussir à mettre son armée en déroute l'ennemi devait être extrêmement puissant. Si vous aviez annoncé au Gouvernement qu'une ville aussi voir plus puissante que leur belle capitale existait et allait nous attaquer ils vous aurez rit au nez avant de vous chasser. Personne n'avait tenter de connaître les agresseurs, leur raison était évidente mais leurs coutumes, leur lieu de vie restaient inconnus.
-Si la force ne suffit, nous allons y aller par la ruse. Pour ça j'ai impérativement besoin d'une carte détaillée de la région, les ponts, les reliefs, tout doit être recensé. Il faut trouver un moyen de stopper l'ennemi en lui bloquant tout simplement la route, ainsi piégé il serait facile à exterminer. C'est là que tu entres en jeu. Tu vas m'aider à cartographier toute la région. Un silence accueillit la nouvelle. Sherryl ne disait rien mais elle bouillonnait de joie. Cette mission impliquait des voyages et des découvertes sans fin. Comme l'hirondelle Sherryl goûtera à une fausse liberté dont le trajet lui sera imposé. Sauf que là ce n'est pas le ciel mais un nain en costume de clown qui allait diriger ça vie, c'était de suite moins classe.
-Il me faudra toutes les informations que tu trouveras. Sur la population, sur la faune et la flore, sur les cours d'eau. Sherryl le regarda avec dédain, tout savoir pour tout contrôler. Mais la nature était une entité aussi calme que dangereuse, elle ne se laisserait pas faire.
-Mais avant cela il va falloir régler quelques détails. Tu es une invocatrice non ? Montre moi ton arme sur le champs ordonna-t-il.
Sherryl obéit sans rien dire. Sa faux apparue avec grâce, la petite lanterne éclairant le visage de la jeune fille d'une étrange lueur bleuâtre.
-Bien, c'est donc un type évolutif. Murmura-t-il.
-Pardon ? Laissa échapper la jeune femme.
-Tu ne connais même pas ton arme ? Ironisa-t-il. Chaque fois que tu tues une petite lumière bleu se rajoute aux autres n'est-ce pas?C'est l'âme de ton ennemie ou du moins une part de celle-ci, qui va là-dedans, il désigna la lanterne, et les âmes ça nous intéresse. Pour aider les gens bien sûr rajouta-t-il d'un ton faux. En plus de cartographier la région tu nous enverras donc des âmes.
-Mais je....
-Il n'y a pas de mais ! La coupa le nain, tu fais ce que je te dis et c'est tout, tu sais ce que tu as à perdre non ?
Sherryl ignora la question, bien sûr qu'elle le savait sinon elle ne serais pas là. Cet homme ne lui plaisait pas du tout, lui aussi il jouait un rôle qui ne lui allait pas le moins du monde.
-Bien je vois que tu as déjà un démon, je ne sais pas où tu l'as déniché mais ça va nous faire gagner du temps. Les ordres te seront envoyer via celui-ci au fur et à mesure. Esmée s'hérissa, elle était fière et être considérée comme un objet ne lui plaisait guerre. L'homme reprit d'un ton menaçant :
-Et je te préviens, si jamais tu tentes de me laisser en plan en t'enfuyant tu ne seras jamais payée. Tu sais ce que c'est ta paye hein ? Rigola-t-il avec sadisme et supériorité. Il tenait la mage dans le creux de sa main, et ça lui plaisait énormément . Depuis son enfance de petit noble il ordonnait aux domestiques, à ces parents. Un jour il tenta de faire obéir les nuages, mais son impuissance à les faire plier était évidente. Il en retint une amère hantise envers les phénomènes naturels et envers tout ce qu'il ne pouvait pas contrôler. Il avait peur, une peur primaire de voir la situation lui échapper et de ne plus avoir l'impression de contrôler son destin. Alors cette peur il faisait tout pour la faire ressentir aux autres, pour ne pas être seul. Parce que comme tout le monde il avait peur de la solitude comme il avait peur de l'autre. L'homme est plein de contradiction.
-Alors ? Susurra-t-il avec joie
Sherryl ferma les yeux en retenant le flot d'émotion qu'y montait en elle. Elle laissa échapper dans un souffle :
-Koe...

Et bien, j'ai tout lu d'une traite! Et étant moi-même passionnée d'écrire (c'est mon côté prétentieux qui fait que je donne des conseils mais n'écoute pas ceux des autres)(mais j'écris depuis toujours, tout de même /musique tragique/)(enfin bref) j'ai quelques conseils à te donner pour t'améliorer, parce que franchement tu as une très bonne base d'écriture, surtout pour quelqu'un qui a commencé il y a peu. Tu fais de très jolies tournures de phrase qui sont d'ailleurs loin d'être maladroites, tu as de l'idée et une belle écriture. Ton histoire en elle même est intéressante, bien ficelée - j'apprécie le suspense de ce dernier chapitre, bien qu'il arrive peut-être un peu tard. Tu as une vraie bonne trame de base, ton univers est précis et tu l'as inventé dans les moindre détails. C'est admirable. Donc vraiment bravo parce que c'est vraiment un joli récit intéressant, mais il y a moyen de l'améliorer.

Concernant l'histoire en elle-même, elle t'es parfaitement propre je ne peux donc pas prétendre te conseiller quoi que ce soit, cependant il est vrai que tu pourrais garder quelques informations pour plus tard, et là j'entends principalement la façon dont fonctionne l'univers, l'apporter en même temps que le personnage le découvre - comme on voit dans la plupart des récits fantastiques. Pareil, lorsque le narrateur (toi, donc) donne son avis sur les conditions abjectes et ridicules de certaines situations, n'hésite pas à laisser le lecteur se le dire lui-même, qu'il se rendre compte par sa propre réflexion que le système ne va pas, que quelque chose cloche. Il ne faut pas tout lui donner, à défaut il deviendra trop gourmand. 8D (omg je sers à rien)
Pour l'écriture, je pense que tu devrais te relire, tu fais des fautes d'orthographe qui ne sont que des erreurs d'inattention - et je sais comme c'est dur de se corriger soi-même xD ; après, et encore une fois c'est très subjectif, tu pourrais rendre ton écrire plus... musicale, en fait. Ne pas hésiter à rallonger des phrases, ou au contraire à les saccader selon la situation et les ressentis de ton personnage. Je ne sais pas si tu vois où je veux en venir, mais l'écriture ne doit pas juste raconter ton histoire, elle doit la faire vivre, on doit la ressentir jusque dans la ponctuation. Là ton récit reste semblable, mais comme l'histoire également ça ne dérange pas. Ce qu'il faut c'est rester logique entre tes mots, ce que tu veux dire, ce que tu souhaites expliquer et ce qui se passe. Faire la différence, vivre ce que tu écris. Ça te viendra certainement avec le temps : certains prêtent plus attention à la beauté d'une écriture, d'autres insisteront sur son rythme. A toi de voir comment tu fonctionnes, ça te viendra très probablement instinctivement.
Pour finir, la mise en page rend la lecture un peu lourde : tu devrais mettre en [*justify] et faire plus de paragraphes, tu ne les dissocies pas assez (et l'avantage des paragraphes, c'est que tu veux en faire à tout va, il ne permettent vraiment qu'à différencier ce que tu écris). Pareil pour les dialogues, ils doivent fonctionner comme cela:

Citation :: - blabla, dit-il, innocent en lui jetant un regard en biais.
(je vais à la ligne) Il le regardait souvent de cette façon-là etc etc.

L'intérêt c'est de différencier la parole et ce qui n'en est plus, dès que tu pars de la parole il est important d'aller à la ligne pour ne pas croire, instinctivement, que ton personnage continue de parler alors que ce n'est pas le cas. Tu vois? Bon ça c'est juste des détails bien agaçants parce que la mise en page c'est long xD mais c'est joli à lire, après, un long texte bien aéré.

J'avais fais des paragraphes (justement tavu /sort) pour bien tout expliquer par thème, mais j'abandonne, il y a des choses que j'ai oublié de dire : je suppose que tu l'as prévu mais n'hésite pas à jouer sur les ellipses pour rendre la lecture plus rapide.
Je ne sais pas comment le dire, mais pour tout ce qui est de flashback, penses à bien les diversifier pour les rendre encore plus attrayants et plus surprenants! L'avantage d'un vrai flashback narré c'est qu'il est rempli de détails, mais ne pas avoir de narration (l'intermédiaire d'un dialogue, par exemple) c'est que l'effet de surprise est de suspense en est bien plus intense. Pour tout ce qui concerne l'originalité d'une histoire, encore une fois, elle peut simplement venir de ta narration, de la façon dont tu exprimes les sentiments de tes personnages. Cela mêlé à ton histoire haute en couleurs (ternes, dirai-je) et ton récit prendra une toute autre dimension encore et toujours plus grande. Après je ne dirai plus rien, parce que ça reste ton histoire et qu'elle est déjà d'une très grande qualité, franchement!
J'espère que tu prendras bien mes commentaires, je veux t'aider (et partager ma passion ridicule et fantasque de l'écriture avec quelqu'un) du mieux que je peux, avec ce que j'ai appris - enfin, ce que j'ai compris plutôt - après des années à ne faire que ça, écrire. C'est comme ça qu'on progresse, ne l'oublie jamais!

Voilà, en espérant que cet affreux et très long message ne te tuera pas xD
Bon courage à toi et je passerai lire la suite avec grand plaisir. ♥

Pinky ce commentaire me fait extrêmement plaisir, si je poste ici c'est certes pour partager mes histoires mais aussi et surtout pour progresser. tes conseils me seront très utiles, parfois je suis un peu perdu dans les flots de l'écriture et je ne sais plus où donner de la tête. Pour les dialogues et la mise en page je voyait bien que ça allait pas mais je ne trouvait pas comment faire. Maintenant grâce à toi ça ressemblera surement plus à autre chose ^^
Pour les fautes je fait de mon mieux mais c'est vrai que c'est dur de se corriger sois-même >3>
Quand à la musicalité du texte j'ai très envie de jouer dessus mais j'avoue que pour le moment je préfère me concentrer sur la compréhension ou la formation du texte, vue que je "commence" j'ai envie d'avoir une bonne base avant de me lancer à l'assaut de ce genre de chose, c'est compliqué pour moi tout ça XD

En tout cas je te remercie, c'est le genre de commentaire que j'attends et vu tes textes j'ai entièrement confiance en tes conseils ♥

(Je savais pas si je devais répondre mais allez hop, je le fais. Sur un pad et sans la correction automatique je vais galérer. xD)

Si tu as encore besoin d'aide pour la mise en page n'hésite pas, par exemple pour les codes inutiles comme <*blockquote> qui te mettra une marge. Et pour les fautes, je t'encourage à les corriger toi-même mais si tu veux je peux relire un peu pour toi - c'est ma passion de corriger les fautes xD du coup j'ai trop honte quand j'en fais. Et ça arrive trop souvent. D8
Pour le rythme, don't worry, c'est vraiment un détail pour quelqu'un qui débute c'est normal, mais garde-le simplement en tête jusqu'à ce que ça vienne tout seul. Tu sentiras la différence, tout doucement, au fur et à mesure, mais pour cela encore faut-il le savoir dès le départ pour bien progresser.

Bon courage. :3

Merci beaucoup Pinky, vraiment **

Je rattrape mon retard! Je viens de finir le chapitre 5 et 6 et comme a mon habitude je suis ravie de l'avancement de l'histoire.
Tu me tiens encore en haleine... Je veux savoir ce qui est arrivé a Koe...
Sa m'intrigue...
Le monde de Sherryl est toujours aussi intéréssant a suivre et Esmée aussi...
Merci pour cette jolie aventure ^^

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