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 Au-delà des étoiles. [Fic']

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Pinky W.
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Pinky W.


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MessageSujet: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyMar 23 Aoû - 20:17

    Au-delà des étoiles. Crescendo (Gyro)

    « Cette histoire se déroule il y a plus de dix ans sur la planète Oma, là où vivait le brillant docteur Crescendo avec sa famille. Absent de chez lui un soir, à son retour il tombe sur les cadavres affreusement mutilés de sa famille et, surtout, aperçoit la meurtrière aux grands yeux rouges.
    Détruit par cet évènement, il vint à quitter à jamais sa planète natale pour découvrir les secrets de la nécromancie et faire revenir sa famille à la vie. Il fera tout et donnera son âme pour accomplir son unique but, quoi que cela puisse lui coûter. Il n'a plus rien à perdre. »


++++++++++
Au-delà des étoiles. [Fic'] Sans+titre+6
# Prologue

    « ... Je te prendrai tout le reste. »

    Il avait mal, si mal. Cependant ça n'avait rien à voir avec ce genre de douleur physique, ces plaies qui s'ouvrent sous la torture, qui cicatrisent et s'oublient avec le temps. Qui se perdent, ne s'inscrivent que dans la peau. C'était incomparable. Il était là depuis des heures, seul, pitoyablement affalé sur une rue dont il ne distinguait plus les pavés salis par les années, les souillures imposées par les erreurs humaines, la lumière faiblarde des derniers réverbères encore présents. Il se sentait entouré par les ténèbres, plongé dans le vide, le néant. Le rien. Il aurait tant aimé se raccrocher à quelque chose, n'importe quoi, une lueur dans le ciel, un soupçon de vie. Un indice lui disant que tout n'était pas fini. Que tout ne s'achèverait pas comme ça, pas de cette manière. Dans un dernier effort il releva la tête, poussé par une ultime pulsion. Alors qu'il croyait cet endroit désert, elle était là, dans sa présence maléfique, ses immondes yeux ensanglantés inondant l'espace.

    C'était elle, et elle le regardait. Sur ses lèvres se dessina un sourire.

    « ... Je te prendrai tout le reste. »

    Il n'avait pas eu envie de partir, ce soir-là. En y réfléchissant, ce fut une erreur, une grossière erreur. Qu'est-ce qui avait bien pu le pousser à faire ça ? Franchir la porte de cette maison qu'il eut tant aimé, ne leur adressant pas un « au revoir ». Oubliant d'embrasser sa femme car il n'en avait pas eu le temps. Le temps, ce mot ne voulait plus rien dire, il n'était même pas sûr de le comprendre. Depuis quand cette idée de temps qui passe avait quitté son esprit ? Il ne le savait plus, en cet instant il eut le sentiment que jamais ça n'y avait eu sa place. Que tout était parti d'une erreur, d'une grossière erreur.

      « Je dois y aller. »

    Avait-il simplement dit, sans réfléchir. Il avait du travail, devait s'en aller. Tout quitter, quelle idée. C'était un soir d'hiver, dehors la neige tombait depuis des heures, rien ne le forçait à partir par un temps pareil, il n'avait eu aucune réelle obligation de faire ça. Il avait reçu un appel télépathique inter-spatial, il ne s'était pas senti de refuser. Il prenait ses affaires et s'apprêtait à quitter les lieux. Sa femme lui lança une légère accusation, un sourire malicieux aux lèvres, il se refusa à l'écouter, préférant répondre au devoir que demandait son métier de docteur, chirurgien en blessures de sabre lasers. Il jeta un rapide coup d'œil en direction du couloir, les portes étaient fermées, le silence régnait. Ses enfants dormaient, il poussa un soupir et se dirigea vers la porte. Ne prenant pas le temps de savourer une dernière fois le sourire chaleureux et reposant de sa femme, ne prenant pas le temps de regarder ses enfants de dormir, ne prenant pas le temps de se souvenir de tous les évènements heureux qui avaient eu lieu en cet endroit. Il appuya sur la poignée et s'enfonça dans la noirceur de la nuit, marchant dans la neige, transformée en gadoue épaisse dans le chemin qui menait à sa maison. Il s'envola, en quelques secondes.

    Il ne se retourna pas. Mais les choses ne seraient plus jamais les mêmes. Il ne leur avait pas dit au revoir. Il n'en avait pas eu le temps.

    « ... Je te prendrai tout le reste. »

    Elle rigolait, l'affreuse, l'immonde. Il se sentait si faible, si détruit à l'intérieur qu'aucune force ne semblait suffire pour le relever. Alors il resta là, sur le sol, à cet endroit où la neige avait laissé place à une flaque d'eau glacée. Les yeux levés vers elle, insensibles, incapables d'exposer la moindre rage. Tout chez elle lui faisait éprouver un dégoût intense, une haine indéfinissable, une colère si profonde et meurtrière qu'elle lui dévorait les entrailles, lui déchirait le cœur. Il réfléchit, non, son cœur était déjà brisé de toute manière. Mais il était incapable de faire quoi que ce soit, il ne pouvait l'attaquer ou se résoudre à lui parler. Il se contentait de la regarder, froid, entendant son rire horriblement grave, se demandant s'il cesserait un jour où il serait condamné à l'entendre jusqu'à la fin. Sa vie n'avait plus aucun sens, après tout.

    Il voulait tant la tuer.

    « ... Je te prendrai tout le reste. »

    De la voir ici réveilla ses sens, il se souvint brutalement comme le froid lui piquait les jambes et les mains, comme le vent s'engouffrait sous ses fins vêtements pour se poser sur sa peau, lui glaçant le sang. D'anciennes courbatures lui revinrent le long du dos, sur les épaules et dans les jambes, l'empêchant d'esquisser le moindre mouvement sans ressentir une vive douleur dans les articulations. Mais cette douleur là n'avait rien à voir, elle était incomparable. Son cœur s'était brisé, il finirait bien par mourir avec lui. Il avait essayé, mais il était encore là, son couteau non loin de sa main frigorifiée, l'autre recouvrant son ventre qui se vidait doucement de son sang, glissant lentement sur le sol, se mêlant à l'humidité. Il aurait aimé en souffrir, mais il n'y arrivait pas. Il n'avait pas mal, cette blessure ne lui faisait rien. Au fond de son être criait une voix lui répétant qu'il n'y arriverait pas de cette façon. Qu'il ne quitterait pas la vie si facilement.

    Qu'il payerait pour ça.

      « Tu as essayé de mettre fin à tes jours à ce que je vois. »

    Soit c'était une sombre idiote doublée d'une meurtrière, soit elle prenait un malin plaisir à savourer cette situation. Elle lui adressait la parole, il n'en revenait pas. Elle n'avait pas le droit, pas après ce qu'elle venait de faire. Elle ne pourrait pas s'amuser avec lui aussi facilement. Il leva les yeux vers elle, tremblotant, son sang continuant à couler. Son visage était froid et blanchâtre, il n'y avait pas de haine dans ses yeux. En fait, il n'y avait rien. Il eut envi de lui répondre mais seul un hoquet bruyant sortit de sa bouche, accompagné de quelques gouttelettes de sang tombant juste aux pieds de la demoiselle.

      « Tu n'as pas assez de courage pour ça. Tu es même trop faible pour me tuer. »

    Elle avait raison, à cette pensée le bras sur lequel il prenait appuie lâcha soudainement, s'effondrant au sol, il sentait une partie de son visage en contact avec le froid des pierres de la ruelles. Il respirait vite et fort, il accentua la pression de sa main sur son ventre pour arrêter l’hémorragie. Il avait envie de s'enfuir, mais il n'avait plus aucune raison de le faire. Il n'avait pas suffisamment de courage pour ça et l'idée soudaine qu'il puisse réellement mourir le terrifia. Il se recroquevilla, évitant de regarder son interlocutrice. Il ne supportait plus ses immenses yeux rouges, le sourire sur ses lèvres, sa voix menaçante et amusée, le pan de sa cape qui traînait salement sur le sol. Les gouttes de sang qu'il voyait tomber à rythme régulier près de sa main. Un frisson lui parcourut l'échine, il savait que ce sang n'était pas le sien.

      « Les gens comme toi finissent dans la rue à agoniser, parce qu'ils ne méritent rien de mieux. J'espère sincèrement que tu souffres. »

    Sa voix ne rigolait plus, elle se fit lointaine, absente. Les mots résonnaient dans sa tête comme un échos, il ne voyait plus rien, il ne sentait plus rien. Il eut envie de crier, de se relever, d'arrêter de se conduire en lâche. Mais il n'y parvenait pas, restant là sans savoir quoi faire, incapable d'exprimer sa haine. Il restait impassible, se demandant qu'est-ce qu'elle faisait là. Pourquoi elle avait fait ça. S'il était condamné à vivre encore ou pas. Silencieusement, il l'implorait d'en finir, alors tout serait plus facile. Mais elle ne lui rendrait pas cette ultime faveur, il le savait.

      « J'étais venue ici pour t'achever mais finalement... je préfère ne rien te faire. Te forcer à exister sans ta famille sera beaucoup plus drôle que je ne le pensais. »

    C'était de sa faute, elle les avait tués. Elle était encore là alors qu'il rentrait chez lui, dans la nuit, dans le froid. Il s'était enfui, comme un lâche, parce que c'en était un. Une rage folle et bouillonnante cherchait à s'expulser de son corps de la manière la plus violente possible, une haine si puissante qu'il en eut les larmes aux yeux, il ne réussit qu'à tousser à s'en détruire la gorge. Il avait tant envie de la tuer. Il la tuerait, viendrait un jour où il se vengerait. Elle payerait pour ça, ce n'était pas à lui de trinquer. Il ne souffrirait pas pour rien. Elle sombrerait dans les ténèbres avec lui.

      « A la prochaine, Crescendo. J'espère sincèrement que l'on se reverra. »

    Elle eut à nouveau son rire grave et immonde, puant, répugnant. Son couteau n'était pas loin de sa main, un simple geste rapide suffirait et il pourrait en finir avec elle. Avec lui. Mais sa joie se fit plus lointaine, moins audible, ses formes disparaissaient, s'engouffraient dans les différentes allées, s'envolèrent au coin d'une avenue. Il la suivait du regard, des larmes de désespoir débordant de ses yeux vides, inexpressifs, incapables de répondre à la fureur qui régnait en lui. Il n'était même pas certain d'être triste, tout s'en allait peu à peu. Sa colère, sa mélancolie, sa peur, ne laissant derrière eux qu'un être seul dans la nuit noire. Entouré par le néant, le vide. Le rien.

    Dans un dernier souffle, il s'adressa au souvenir de la femme présente ici quelques instants auparavant. D'une voix faible résonnait d'infimes fragments de sa détermination. Les seuls qui restaient.

      « Tu as tué ma famille... »

    Son sang coulait, encore. Sa vue se brouillait, il ne distinguait plus rien. Il avait froid, si froid.

      « ... Je te prendrai tout le reste. »



Dernière édition par Pinky W. le Lun 30 Avr - 20:24, édité 8 fois
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Amarianne
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyMar 23 Aoû - 20:58

J'aime beaucoup ton univers, à la fois fun et très noir.

Ton écriture est assez riche, et expressive. Y'a encore deux trois petites choses a travailler qui sont (malheureusement, je sais bien...) la base : comme la concordance des temps. ^^ Ça peut paraître tout bête, mais quand l'écriture est plus "propre" comme je dirais, le lecteur a plus de facilité à lire et à s'intéresser au contenu et au récit !

Pour l'histoire, y'a du suspens, et les personnages m'ont l'air bien étoffés, et suffisamment épais. C'est très important !

En résumé, j'attends la suite ! ^^
Bon courage pour le reste de l'écriture ! =D
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyMer 24 Aoû - 11:26

Merci beaucoup pour ton avis *-*

Pour les temps, c'est quelque chose que je sais bien, c'est ma grosse lacune (il y deux temps différents dans les premières phrases x'p), ça et les répétitions, même si certaines (la majorité) sont faites intentionellement.
L'histoire est basée sur les personnages, alors j'espère qu'ils sont biens xD

Encore merci, je suis très inspirée pour la suite. Je pense que ça m'aidera à comprendre mes propres histoires x')
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyMer 24 Aoû - 14:55

très beau récit Pinky *_*
J'ai vraiment envie de lire la suite sur le coups! :D
(PS: J'ai encore reconnu Oma nananèreeuuh)
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyJeu 25 Aoû - 22:34

Tu as une jolie écriture, c'est pas moi qui pondrait un truc pareil T_T
Comme dis Amy" c'est à la fois Fun et Noir j'adore ♥
Il me tarde vraiment de lire la suite =o
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyVen 26 Aoû - 15:02

EDIT: J'ai oublié de répondre à vos commentaires xD

Linki > Of course, tu as reconnu Oma, mouahahah 8D Merci beaucoup en tout cas!

Zorha > Thank's! Et tu sais ce que je penses de ton écriture alors le secret c'est: écrire, faut beauuucoup écrire. Et j'essaye d'appliquer ce conseil à moi-même XD

Au-delà des étoiles. [Fic'] Sans+titre+7
# Chapitre 1

      « Il doit être mort à l'heure qu'il est. »
      « Mais personne n'a retrouvé le corps, et s'il se cachait ? »
      « Impossible vu la quantité de sang qu'ils ont retrouvée. Le meurtrier a dû l'exterminer, il suffit de voir l'état des autres membres de la fam... »

    Qu'ils se taisent, qu'ils se taisent. Voilà des heures qu'il marchait, ne sachant pas véritablement où aller ni quoi faire. Une imposante cape noire, déchirée par endroit et dégageant une odeur de pourriture, volant derrière lui. Une capuche dissimulait ses cheveux et il avait soigneusement recouvert son nez et sa bouche d'un tissu noir volé à une vieille dame. De son allure claudicante et de part son regard menaçant et terrorisé, il ressemblait à n'importe quel clochard. D'ailleurs ceux-ci se faisaient rares sur la planète Oma, considérée comme l'un des territoires les plus sûrs et riches qui existent. Tous les habitants lui lançaient des regards mêlant gêne et dégoût. Son seul moyen de rester connecté à la réalité était d'écouter les morceaux de conversation des passants qui, malheureusement, avait tendance à s'éloigner de son chemin dès qu'ils remarquaient sa présence. De part ces échanges du dimanche matin, il comprenait peu à peu pourquoi il était là. Pourquoi il était seul. Il avait si mal au ventre, il ne savait pas si sa blessure cicatrisait ou pas... comment avait-il pu oublier à ce point ?

    La nuit, la neige. Le froid. Cette cape sale et boueuse traînant sur le sol, près de lui. Ce même bout de tissu qu'il avait sur les épaules depuis des jours. L'homme à la cape, c'était lui le meurtrier ? Celui qui lui avait tout pris, l'avait laissé pour mort dans une ruelle crasseuse et déserte ? Qui lui avait tailladé l'estomac ? Il se répétait inlassablement ces phrases se disant qu'après ça, il finirait bien par les croire. Mais quelque chose clochait, il le savait, mais quoi il ne le trouvait pas. Pourquoi était-il en vie ? Cette question revenait sans cesse, ne le lâchant pas une seule seconde alors qu'il vagabondait dans les rues, les yeux mis-clos par la fatigue, se rouvrant soudainement quand on le bousculait en lui disant de libérer le passage. Il était mort de fatigue mais avait peur de dormir, peur de ce qu'il pourrait y voir. Quelques fois il se demandait s'il était toujours la même personne, s'il n'avait simplement pas volé les souvenirs d'un brillant docteur nommé Crescendo.

    Il manquait de sommeil, ça se voyait.

    Alors sa famille était réellement... il n'arrivait pas à y croire. Au fond de lui il avait cette sensation étrange qui lui répétait qu'il le savait, qu'il l'avait vu, mais il ne s'en souvenait plus. Comment avait-il pu oublier une telle chose ? Pourquoi était-il en vie ? Pourquoi ? Il avait envie de mourir, mais l'idée de s'enfoncer un couteau dans l'estomac ne l'enchantait gère, il se frotta le ventre avec insistance, se provocant une douleur piquante et violente là où les saignements avaient pris fin. Perdu beaucoup trop de sang pour être vivant, qu'ils disaient. Alors pourquoi était-il là ? Qui l'avait soigné ? En se réveillant, il y avait quelques jours de cela, il avait remarqué ce pansement lui recouvrant le ventre, effrayé et agissant comme le lâche qu'il était, il s'était enfui. Il avait remarqué avec surprise que personne ne l'en avait empêché dans tous ceux qu'il avait croisés. Quelques heures plus tard la nouvelle tombait : Crescendo était mort, assassiné par un mystérieux tueur dont on ne trouvait aucune trace. Alors la vie continuait.

    Ça le dégoûtait. D'un œil méprisant il observait les gens qui riaient, parlaient, vivaient comme si de rien n'était. Comme si rien n'avait changé. Comment la planète pouvait-elle continuer de tourner alors que tout s'était achevé ? Pourquoi l'étoile Zerbut qui éclairait Oma de sa lumière douce continuait de se coucher et de se lever ? Le monde aurait dû s'arrêter, tomber dans l'abîme. Mourir, mourir, à ses yeux il n'y avait plus que cette réalité là. Pourtant il ne pouvait se résigner à la rejoindre. Il devait bien y avoir un moyen, un seul. Quelque chose qui lui permettrait de revenir en arrière, faire comme s'il ne s'était rien passé. Alors la planète pourrait continuer de tourner, uniquement à ce moment-là il retrouverait une raison de rester ici, près de chez lui. Il voulait s'enfuir parce qu'il n'avait jamais su que faire ça, il voulait disparaître. Les rejoindre, mais il n'en avait pas le courage. Alors que la nuit tombait sur la ville emportant avec elle les derniers retardataires au couvre-feu, il accéléra le pas, n'hésitant plus à expédier de son passage tous ceux qui le ralentissaient. Il devait arriver à Retxa avant la nuit, sinon on l'arrêterait et il ne pourrait plus cacher encore plus longtemps qu'il n'était pas mort. Or, ça, il ne voulait pas qu'on le sache.

      « Hey, t'excuse surtout pas, mec ! »

    Un autre clochard, ça ne pouvait être que ça, il n'y avait que ces gens abjects pauvres et sans travail pour s'exprimer de la sorte. Crescendo se retourna, ne lui accordant qu'un regard haineux avant de disparaître dans les allées en direction de la ville qui l'accepterait en pleine nuit. Il ne remarqua même pas l'expression très intéressée du vieil homme - qui, en fait, n'était pas si vieux derrière les dix années de carburant au vrhume et à la zwopkaïne - qui semblait s'attarder sur sa présence. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir ? Il n'en avait strictement rien à foutre.

    Alors que la cloche de la place de l'église résonnait un peu plus fortement à chaque coup, il courait à grandes enjambées. A la seconde même où le dernier avertissement de la cloche s'éteindrait dans la nuit, il serait arrêté pour non respect du couvre feu, il ne fallait certainement pas que ça arrive ! Avant - dans une vie antérieure, certainement - il trouvait que c'était une bonne chose, ça empêchait les enfants de dégrader les rues et les tapages de nuit. A présent il comprenait comme cette initiative était considérablement casse gueule, tous les soirs depuis les évènements récents il se livrait à une course effrénée. Ding... plus que quatre secondes, ding... plus que trois, les lumières de Retxa semblaient encore si loin, ding... et merde, il n'y serait jamais à temps ! Il courait si vite qu'il n'arrivait plus à respirer, il ne voyait plus que les points lumineux des réverbères volants - caractéristiques de la ville - qui semblaient le narguer. Ding... dans une dernière exclamation de rage, il sauta pour franchir la frontière, il tenta de freiner le choc avec ses avants bras, se déchirant les manches et laissant derrière lui deux longues lignes de sang éclaboussées. Abandonnant une seconde, il leva la tête et regarda derrière lui, un policier plutonien - quelle honte de ne pas recruter d'authentiques Omayens ! - le regardait, songeur, visiblement il le laisserait passer pour cette fois. Sans attendre, il se releva et fonça vers son objectif final. Il n'avait qu'un seul arrêt à faire ici et enfin il pourrait quitter cette planète maudite. Oma... il ne reviendrait jamais y habiter seul. Jamais.


    De son « vivant », Crescendo avait toujours abhorré cette ville, Retxa. Il l'avait toujours trouvée mal fréquentée, sale, remplie de roublards et de criminels. Au final, il comprenait qu'il n'avait jamais eu tort, cette ville était affreuse. Il ne supportait pas les panneaux publicitaires présents partout où il osait poser les yeux, vendant toutes sortes de soda au goût tellement sucré qu'il était impossible d'en finir une canette, ou vantant les mérites d'une chaine de télévision qui ne proposait que des films ayant au moins quatre scènes de violence par quart d'heure. Tout ici l'éblouissait, le forçant à plisser les yeux pour se repérer. Les gens faisaient peur, non pas d'une peur primaire et brute comme pouvait en inspirer un monstre venimeux, eux, c'était différent. Tout chez eux disaient « Un jour, je me vengerai. » dans le plus soft des cas, dans le pire « J'ai l'air gentil mais je finirai bien par te détruire moralement. ». Méfiant il marchait en regardant tous ceux qui passaient derrière lui, de peur qu'ils ne sortent un sabre laser de poche ou, encore pire, qu'ils ne le reconnaissent. Ici tout puait l'alcool de mauvaise qualité et la drogue douce, la musique était forte et les gens criaient, hurlaient sans s'arrêter, pris à une euphorie certaine et incontrôlable. Étouffé par l'odeur caractéristique du mal et du sang, il se couvrit un peu plus la bouche et disparut dans les rues lointaines, légèrement plus sombres, là où il passerait bien plus inaperçu avec ses habits de clochard. Alors que le silence se faisait plus oppressant et l'amertume de la population plus pressante, il savait qu'il n'était pas loin. Oubliant sa fatigue, il observait les devantures « Teintures pour Omayens pressés », « Teintures pour Omayens radins » ou encore « Teintures pour Omayens plein-aux-as », il comprit que sa présence ne servait à rien dans le quartier des coiffures. S'engouffrant plus profondément dans une des rares ruelles sombres, il s'arrêta net devant une inscription écrite en Zuorp ancien qui, s'il ne se trompait pas, signifiait littéralement « Café imbuvable, amère et injecté de sang pour Omayens sans moyens ». Ça ne pouvait être que cet endroit, il en avait toujours entendu parler sans oser croire une seconde qu'il n'aurait jamais besoin de s'y rendre. D'un geste plus assuré qu'il ne l'aurait cru, il poussa la porte de sa main.

      « Pour rentrer les gens payent ou crèvent. Tu choisis. »

    Une lame sous le menton et plaqué à la porte qu'il venait juste de refermer, il sentait le métal froid près à lui trancher la gorge au moindre mouvement suspect. Il n'avait même pas eu le temps de voir à quoi ressemblait l'établissement et, les yeux soigneusement dirigé vers le couteau, il n'osait pas regarder son interlocuteur qui le maintenait et l'empêchait de bouger.

    Dans ce cas je préfère crever, hésita-t-il à répondre sans en avoir le courage.


Dernière édition par Pinky W. le Lun 30 Avr - 20:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptySam 27 Aoû - 13:04

naaaaaaaaaaaaan crève pas T.T *fuit*

La suite! la suite! è_é
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptySam 27 Aoû - 13:20

Allé la suiteuh *o*

Faut pas crever mon Petit je suis avec toi ~

J'aime beaucoup tes descriptions, elles sont super complètes =)
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyDim 28 Aoû - 14:27

Merci à vous deux ♥

Au-delà des étoiles. [Fic'] Sans+titre+9
# Chapitre 2

      « T'aurais pu me dire dès le début pourquoi t'étais là, t'm'aurais évité de sortir ma lame pour rien.
      - Bah ouais c'est pas ton genre ça. »

    Il lui lança un regard mauvais, ne se décidant pas à répondre il se contenta de lui faire un geste obscène. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, se défendre comme ça l'entendait, ce type gros et vulgaire qui était pitoyablement assis en face de lui était toujours violent. Il l'avait toujours été, ça, Crescendo s'en souvenait parfaitement. Derrière sa moustache grasse de peau de poulet et de miettes de pain, de part ses années à boire et à se battre avec les gens sans raison son visage était ridé prématurément, la sueur qui perlait sans cesse de son visage - il constata d'ailleurs il qu'il était toujours essoufflé - cachait tant bien que mal toutes les cicatrices qu'il avait. D'imposantes marques noirâtres, tirant vers le violet, se dessinaient dans son œil droit, son nez avait été si souvent fracturé par le passé qu'à présent il penchait bizarrement vers le côté et semblait moins imposant qu'avant. Les rares moments où Crescendo pouvait apercevoir ses dents jaunâtres, c'était quand il le gratifiait d'une rire tonitruant, lui offrant en prime une haleine de gros Buorp puant. Il avait remarqué qu'il n'en avait plus beaucoup et que l'une d'elle était en or, il trouvait ça ridicule mais incroyablement banal avec une personne telle que lui. Presque discret c'était pour dire. Et ce n'était pas plus ses vêtements trop petits pour lui - il voyait un bouton vaciller dangereusement depuis tout à l'heure et avait affreusement peur de se le prendre dans la figure - que ses yeux qui le dérangeaient affreusement, le rendant particulièrement mal à l'aise. L'un était injecté de sang, quant à l'autre il était d'un noir d'encre, si bien qu'aucun reflet naturel n'y trouvait sa place, il avait pourtant l'étrange impression qu'il tournait sur lui-même dans un bruit de frottement caractéristique. Il avait envie de vomir, voilà plus de dix ans qu'il n'avait pas vu Cachère, à l'époque il n'était pas borgne. Et franchement, il se serait bien passé de ces retrouvailles.

      « De toute manière, tu sais bien que je n'ai pas d'argent, siffla Crescendo en évitant son regard
      - Ouais, ouais, c'terrible c'qui t'arrive. Hein, franchement affreux. C'était une sacré belle femme, t'en retrouveras pas d'autre des comme elle !
      - J'ai compris. Je ne suis pas venu pour parler de ça.
      - D'ailleurs pourquoi tu veux pas qu'on sache que t'es...
      - Ferme-la,
      le coupa-t-il. »

    Il lui lança un regard menaçant, s'avançant un peu plus sur sa chaise. Il repositionna sa capuche et remit correctement le foulard noir qui lui dissimulait la bouche, regardant à gauche et à droite, méfiant. Il ne fallait pas quiconque le reconnaisse, il jeta un coup d'œil à Cachère qui semblait vexé comme un enfant gâté à qui on aurait dit « non », le bon côté avec lui c'était qu'il lâcherait vite l'affaire, il en était certain. Il savait lancer des tonneaux de k'vinz sur des passants qui le dérangeaient mais il avait toujours été incapable de faire face à Crescendo. Il n'avait jamais réussi à lui tenir tête et s'enfonçait plus profondément dans son flasque double menton à chaque fois. En cet instant c'était de lui dont il avait besoin, après il pourrait partir et le laisserait dans sa débauche minable.

      « J'ai besoin que tu me donnes un renseignement, murmura Crescendo en se penchant sur la table pour que personne n'entende. »

    Il se contenta d'un grognement pour approuver, n'osant même pas lui demander pourquoi il devrait faire ça après tant d'années sans se parler. Il n'avait pas besoin de s'expliquer, dans sa situation, il savait que le petit cœur rempli de graisse de Cachère souhaiterait l'aider tout de même. Il lui devait bien ça. La tête enfoncée dans les épaules, Crescendo tourna lentement les yeux en direction du comptoir où un barman avec des tentacules blanches en guise de bras essayait de laver des verres avec sa propre encre. Cet endroit était lugubre, sale et sentait horriblement mauvais. Un mélange de pourriture et de cadavre, il osa même se demander si ça ne venait du petit placard en bois abîmé qui était non loin de là, étrangement, il le sentait mal. Les lampes étaient tant recouvertes de poussière que la lumière qu'elles diffusaient étaient grise et faiblarde. Sur les murs s’étalaient toutes sortes d'affiches de très anciens films, visiblement d'horreur, ainsi que des tableaux représentant toutes sortes de Terriens décapités et égorgés de manière atrocement violente. Pendaient du plafond divers lustres inutilisables et semblant être sur le point de s'effondrer, ils se balançaient étrangement, presque inconnus des problèmes de gravité. Sur les étagères on pouvait lire les étiquettes de centaines de bouteilles d'alcool, vieilles de quelques millénaires, ayant des couleurs étrange ou sentant comme de l'huile de Zeip. Pour finir les clients avaient tous des allures de criminels en fuite, en particulier un avec une cape pourpre qui semblait le défier du regard, il observa ses propres mains gantées et dégoulinantes de boue. Il rentrait dans le lot et passait inaperçu, ce qu'il souhaitait, mais ça l'effrayait en même temps. Il détestait cet endroit.

      « C'est pour te parler de... hum, la raison pour laquelle tu as quitté l'école. Tu te souviens ? »

    Le sang quitta le visage de Cachère, il s'arrêta dans la mastication d'une cuisse de Bouf'truit et le fixa, considérablement effrayé. Est-ce qu'il s'en souvenait ? Bien sûr, comment oublier une telle chose ?! Les yeux exorbités, Crescendo avait l'impression que son œil invalide tournait encore plus dans son orbite, il voyait d'épaisses gouttes de sueur glisser le long de ses oreilles déformées.

      « J'ai été renvoyé, dit-il d'une voix éteinte.
      - Peut-être mais... je... j'ai vraiment besoin que tu m'aides sur ce coup là. »

    Quand bien même il semblait incapable d'esquisser le moindre geste, il sentait que ce qu'il venait de dire le faisait rentrer dans une peur panique, devenant de plus en plus forte. Il espérait sincèrement qu'il ne le lâcherait pas, c'était la seule et unique personne qu'il connaissait à avoir jamais pratiqué... ça. Il en vint même à l'implorer du regard, il représentait sa dernière chance.

      « J'vois pas de quoi tu parles.
      - Te fous pas de moi,
      rétorqua Crescendo d'une voix plus agressive qu'il ne l'aurait voulu.
      - Personne ne doit savoir. »

    Sa voix était faible, beaucoup plus aiguë qu'à l'origine. Il inspecta du coup d'œil les lieux, il pensait que dans un endroit pareil une telle chose ne pouvait pas être si terrible. Les lois, aussi sévères étaient-elles, ne semblaient pas avoir d'impact ici, du moins il le croyait.

      « Il faut que tu me dises comment dev...
      - Non, tais-toi.
      - Il faut que je devienne n...
      - Ta gueule ! Ferme-la ! NE DIS RIEN !
      hurla-t-il alors que Crescendo s'apprêtait à rétorquer. »

    Il s'était levé brusquement faisant lamentablement tomber sa chaise, son bouton s'envolant et sifflant à son oreille. Il se leva à son tour, le défiant du regard. Il n'espérait pas lui faire face ? Cachère était terrifié, il se tenait les mains, ses lèvres bougeaient mais il ne comprenait pas ce qu'il disait, on aurait dit qu'il lançait un contre-sort. Mais il devait le dire, il fallait qu'il le fasse. C'était sa dernière chance.

      « Je veux devenir nécromancien. »

    Cachère eut une petite exclamation et se couvrit la tête de ses mains, jetant des regards paniqués aux alentours voir si quelqu'un les avait écoutés. Les clients, le barman, les créatures étranges qui vivaient dans l'armoire... tous les regardaient, dégoûtés. Du statut d'hommes « incroyablement bizarres mais normaux en cet endroit », ils devenaient des pestiférés. Mais Crescendo relevait la tête, lançant des regards haineux à tous ceux qui les observaient de cette manière, assumant peut-être pour la première fois de sa vie l'obscénité qu'il venait de dire. Il signait là son arrêt de mort, dans l'univers la nécromancie était taboue, horrible. Infâme, pire que la mort elle-même. Il se sentait avalé dans un gouffre sans fin, pas la moindre personne n'osait parler ou manifester à haute voix son amertume, seul Cachère continuait à pousser des jappements désespérés, espérant que personne n'aurait compris qu'il s'était également intéressé à cette pratique interdite quelques années auparavant. Au fond de la salle un homme s'était levé, une cape pourpre encore accrochée à la chaise qu'il venait de quitter. Il avait un sourire maléfique, malveillant. Sans savoir pourquoi - du moins sur le moment -, il avait l'impression de le connaître.

      « Nécromancien, ahah ! Nécromancien ! s'exclama-t-il dans un fou rire contrôlé. J'aurais dû m'y attendre, ça ne pouvait être que quelqu'un de ton espèce pour me voler ma Bille de Décolp. »

    A peine avait-il prononcé le mot qu'il faisait parti d'une autre espèce, différente, sale. Abjecte. Il releva encore un peu le menton, se donnant du courage. Et merde il s'agissait du clochard qu'il avait percuté tout à l'heure, sur le moment il avait sincèrement cru qu'il n'avait pas remarqué qu'il lui avait dérobé quelque chose, visiblement il s'était amèrement trompé. Ses pensées s'affolèrent, non seulement la presque totalité des personnes - et créatures - présentes ici semblait désirer sa disparition, mais voilà un homme très agressif qui était près à tout pour récupérer son bien. Il voulait vérifier que la Bille de Décolp était toujours là mais ne souhaitait pas éveiller les soupçons. Avait-il seulement d'autres choix ? Non, il avait besoin de cette Bille. Il lança un regard accusateur en direction de Cachère pour la dernière chose qu'il ne lui demanderait jamais.

      « Je t'ai sauvé la vie espèce de sale bout de gras prétentieux. Maintenant c'est moi qui ai besoin de toi.
      - Il avoue ! Attrapez ce sale fumier ! »

    « Qui osera évoquer l'envie d'appartenir à la nécromancie devra retirer ses paroles ou mourir. » telle était la sainte règle sur Oma, beaucoup d'autres planètes avaient adopté le même texte. Jamais il n'aurait cru que cela lui causerait autant de problème. Tous se jetèrent sur lui à une vitesse dont il n'aurait pas cru ces hommes capables, pour la plupart aveugles ou unijambistes. Il sauta sur la table, évitant de justesse les couteaux et autres chopes de k'vinz qu'on lui lançait. Tous s'épuisaient et hurlaient en croyant qu'il tomberait sous le choc de leurs paroles, dans un dernier espoir - probablement vain - il agrippa le lustre au dessus de lui, se balança et sauta près de la porte, donnant un coup de poing au barman aux bras tentacules qui, au passage, l'avait aspergé d'encre. Alors qu'il lança une dernière parole à Cachère, il s'étonna de le voir jeter une table sur le dernier client encore debout pour l'anéantir. Profitant de la seconde de flottement en attendant qu'ils reviennent à eux, il lui adressa un regard désespéré.

      « Zoup ! C'est à Zoup que tu dois aller, demande le Compte Jazz. Il t'aidera, alors maintenant dégage avant qu'ils se relèvent ! »

    Crescendo lui fit un faible signe de tête en guise de remerciement, ne s'attardant plus il ouvrit la porte à la volée - donnant au passage au coup dans le nez du barman qui venait de se relever, s'enfuyant à toutes jambes dans les allées. A son grand désespoir, il n'eut aucun mal à discerner les pas de course d'une autre personne qui partait à sa poursuite. Il devina que c'était le clochard à la cape pourpre. Et merde ! Il accéléra le pas, envoyant valser tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, leur criant de foutre le camp immédiatement. Il était à bout de souffle et ne savait pas où aller pour utiliser correctement la Bille de Décolp.

      « Arrêtez cet enfoiré ! C'est un nécromancien ! hurla le clochard en le pointant du doigt. »

    Cette fois c'était terminé, il ne voyait aucun moyen de s'échapper. Il faudrait une seconde aux personnes se trouvant là pour analyser ce qu'il venait de dire, dans quelques heures il serait exécuté. Sans réfléchir il monta sur les épaules d'une personne en face de lui - il se demanda d'ailleurs d'où lui était venu cette initiative - et, avant qu'il n'ait eu le temps de l'expédier, il profita de la hauteur pour monter sur le toit d'un bar qui diffusait de la musique malheureusement trop basse pour couvrir les cris de fureur venant de la population. Faisant le chemin inverse, il courut à perdre haleine, fouillant dans sa poche la Bille de Décolp. C'était exactement ce dont il avait besoin, il lui suffirait de la lancer, de hurler le nom de sa destination et de sauter dans le portail qui s'y formerait. Il n'en avait utilisé qu'une fois auparavant et n'était pas sûr d'y arriver. Sentant une petite boule fraîche sous ses doigts il eut un sourire, sans attendre il la jeta en l'air.

      « ZOUP ! RÉSIDENCE DU COMPTE JA... et merde ! »

    Il venait de se prendre une chaussure en plein dans la joue, perdant légèrement l'équilibre, il continua de courir sous la huée des gens, évitant du mieux qu'il pouvait tous les projectiles qu'on lui lançait. A quelques mètres de là se forma un immense portail brillant, représentant un ciel bleu avec quelques nuages. Un, deux, trois... il sauta et disparut derrière, ne laissant derrière lui qu'un souvenir amère aux habitants de Retxa.


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Zorha
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyDim 28 Aoû - 19:09

*o*
Waouw il me plait de plus en plus ce Crescendo ♥
Il me tarde de le suivre dans sa quête =)
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyLun 29 Aoû - 8:42

Mais c'est génial,tu veux pas faire un livre?
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptySam 24 Mar - 20:40

Merci bien. ♥
Et Kinaokori, pourquoi pas, mais je ne pense pas tenir là une histoire suffisamment intéressante. :')

Au-delà des étoiles. [Fic'] 12mgctxkp3
# Chapitre 3

    Ça faisait mal.
    Au dos, principalement, mais aussi un peu partout ailleurs. Dans les os, dans les muscles et à la tête. La Bille de Décolp était connue pour donner cet effet si désagréable que celui de passer d'un monde à l'autre et de ne pas en ressortir indemne, un peu comme si une partie de soi était restée de l'autre côté. Crescendo resta là un temps interminable, allongé sur le dos, les bras écartés et le regarde fixé au loin vers le ciel. Il était d'un bleu éclatant, Zoup étant l'une des très rares planètes à avoir un ciel de cette teinte si particulière. Il se demandait ce qu'il devait faire, il devinait bien ne pas être arrivé au bon endroit et il devait d'ailleurs en être tout particulièrement loin. Il n'avait plus aucun moyen de voyager, sans argent et sans affaires à part un sac rempli de morceaux de ferrailles qu'il avait ramassé dans les rues d'Oma. Des broutilles, inutiles, pas même témoins des vestiges d'une vie passée et qui n'existait déjà plus. C'était peut-être la raison pour laquelle il restait là, en silence, à attendre que quelque chose se passe dans cette étendue d'herbes. Il n'acceptait pas d'admettre ce qui lui était arrivé. Tout était terminé, à présent.

    Et il était tout seul, loin de chez lui.

    Il devrait d'ailleurs bientôt accepter le fait qu'il était un hors-la-loi, quand bien même Zoup était connue pour être légèrement plus permissive sur le sujet : la présence du Compte Jazz sur ses terres en était la principale raison. Des bruits du pas secs et un peu lointain le sonnèrent dans sa rêverie passagère, il se redressa avec difficulté - ses articulations s'étant engourdies par les longues minutes passées à ne pas bouger d'un cil - il dut se relever pour apercevoir l'horizon, au dessus des très hautes herbes jaunâtres. Il n'y avait rien dans cette étendue, pas de route, pas de logements et pas de passants. Seule se dessinait, à quelques pas de là, une petite maisonnette en bois. Bien qu'ayant cru percevoir des sons extérieurs, il n'y avait personne sur le palier à part une chaise volante qui zigzaguait toute seule. Ne trouvant aucune autre solution il se décida à visiter la maison, espérant que quelqu'un pourrait le conseiller sur la direction à suivre pour rejoindre sa véritable destination, celle du Comte Jazz. Avec des gestes lents il écarta les hautes herbes, imposantes, qui commençaient presque à dévorer lentement ses pieds et cachaient une partie de son cou. Arrivé sur le porche, il observait les divers objets qui y trainaient là : il n'en connaissait le nom d'aucun, mais tous avaient une utilité particulière. La chaise volante voulait le forcer à s'assoir sur ses coussins, un pot de fleur changeait de position en fonction de l'ombre - alors que, lui-même n'en comprenait pas la source, la planète Zoup étant dépourvue de Soleil -, un pinceau peignait toujours la même partie de la porte qui semblait s'écailler à force de coup de peinture humide, ou encore des pots aux substances colorées qui trainaient un peu partout, dégageant des odeurs diverses de souffre et pétrole.

    Occupé à la contemplation d'une fiole, beaucoup plus petite que les autres qui avait une couleur bleutée brillante, il n'entendit pas la porte s'ouvrir juste devant lui. Il baissa les yeux sur une petite fille aux couettes blondes et au regard inquiet.

      « Bonjour, dit-il. »

    Elle claqua la porte.
    Il mit quelques secondes avant de comprendre que c'était le cas. Il toqua à nouveau, déjà lassé à l'idée de se battre avec une enfant.

      « S'il te plait. Ouvre la porte, j'ai besoin d'un renseignement. »

    Elle ne le fit pas.

      « S'il te plait... »

    Le voyage allait être long, n'était-ce pas ?
    Il posa sa tête sur la porte, lorsque celle-ci s'ouvrit il se recula brutalement. L'homme devant lui semblait très âgé, des cernes marquaient ses yeux et des rides se nichaient dans tous les endroits sombres de son visage. D'imposants cheveux gris se cachaient sous un chapeau sombre, des mèches grasses se glissant hors de celui-ci. Il avait dans la main une lampe et à son bras un grand attirail de matériel de bricolage. Ses vêtements étaient poussiéreux.
    Il lui adressa un sourire, il avait les dents cassées.

      « C'est rare de croiser des visiteurs par ici.
      - A qui ai-je l'honneur ?
      demanda Crescendo en oubliant toute politesse.
      - Comte Jawerd, autoproclamé. »

    Ça semblait évident.

      « J'ai besoin d'un renseignement.
      - Avec plaisir, jeune étranger, tu peux entrer. Et si tu es un psychopathe qui cherche à me tuer tu pourras toujours déposer ma carcasse dans les champs à côté, que ma fille n'en ressorte pas traumatisée.
      - Si vous voulez. »

    Il fallait qu'il arrête d'être aussi impulsif dans ses réponses.

      « Tu sais que tu as vraiment une sale dégaine ? On dirait un clodo.
      - Oui je sais,
      répondit-il.
      - Tu as vraiment l'allure d'une sale psychopathe.
      - Si vous le dites.
      - Tu peux me butter mais pas ma fille, hein, sois cool.
      - J'ai compris. »

    Il devenait chiant.
    Et pendant qu'il lui expliquait l'importance pour lui de mourir dans les champs adjacents, Crescendo se mit à observer sa maison qui débordait de couleurs, d'objets en tout genre et de peintures burlesques. Tout ce qui reposait sur les étagères semblait avoir été fabriqué de façon artisanale, souvent ratée, parfois infructueuse, certaines inventions attiraient plus particulièrement son attention. Comme cette valise qui arrivait à se manger elle-même - bien que, visiblement, elle souffrait de ne pas pouvoir revenir facilement à la normale, poussant des jappements désespérés dans le vide. Il y avait des centaines d'étagères pleines de poussières, d'alcools et de livres écrits en Zyurp ancien : tous expliquaient de quelles façon devenir un bon inventeur. Un attira plus particulièrement son attention, il put en traduire un titre approximatif : Les Secrets des Armes Lasers, de la défense à l'attaque meurtrière. Il douta soudainement que ce vieil homme ait obtenu ces ouvrages légalement, il n'en avait jamais entendu parler.

      « Ça t'intéresse ? »

    Il ne s'était pas même aperçu qu'il avait fini par saisir l'ouvrage en question.

      « Pardonnez-moi, marmonna-t-il en le replaçant vaguement sur l'étagère. »

    Il était charmé par le côté rustique de cette maison, d'ordinaire il aurait été ravi de s'étendre sur le sujet mais le regard appuyé du Comte dans sa direction le ramena à la réalité. Il avait l'allure d'un clodo et non du brillant médecin qu'il était - dans une vie antérieure, certainement.

      « Qu'est-ce que tu veux, gamin ? »

    Il se mordit la lèvre, tout le monde connaissait la réputation du Comte Jazz, et on connaissait encore mieux la vermine qui s'arrêtait sur Zoup pour le rencontrer.

    Puis il se souvint, au fond, qu'il n'avait absolument plus rien à perdre.

      « Je cherche le Comte Jazz, mais... j'ai mal prononcé son nom avec la Bille de Décolp.
      - T'en as eu, de la chance !
      s'exclama-t-il en posant sa lampe, Crescendo remarquant alors que la pièce était presque plongée dans le noir rendant soudainement les lieux bien plus lugubres.
      - Pourquoi dites-vous cela ?
      - Il n'habite plus ici depuis très longtemps, et si tu avais correctement prononcé son nom tu aurais probablement atterri dans les prisons de la Capitale. »

    Crescendo resta impassible.
    Il remarqua les quelques mèches blondes qui l'observaient en haut d'un escalier miteux.

      « Le gouvernement de Zoup l'a renvoyé, il ne supportait plus de voir tous ces passages dans sa demeure ! Les gens en ressortaient... sans âmes, dit-il dans un murmure sinistre pour ses derniers mots.
      - Où est-il, maintenant ?
      - Je l'ignore, mais si tu veux le trouver je te conseille de prendre le train Zup'yen qui part de la Capitale, il te mènera à Planyum. De là-bas toutes les destinations de l'univers te seront accessibles. »

    Crescendo doutait que cette option soit possible, ne pouvaient embarquer dans le train Zup'yen seuls ceux qui étaient autorisés par la Princesse de Zoup, or elle n'était pas connue pour une quelconque sympathie.

      « Tu te demandes où est la Capitale, c'est ça ? »

    Le vieil homme soupira, cachant son léger enthousiasme à l'idée de parler avec un homme - psychopathe ou pas il n'avait pas l'air d'avoir l'habitude d'en voir souvent.

      « Tous les chemins mènent à la Capitale, et ma demeure en est à l'exacte opposé, tu peux bien partir dans la direction que tu veux, tu y arriveras tout aussi vite ! Il te suffit de suivre le chemin derrière chez moi, il se dessine dans les herbes.
      - Je vois,
      se dit-il à lui-même, l'air un peu vague.
      - Je t'ai donné les renseignements que tu désirais, gamin ? »

    Crescendo lui fit un sourire forcé, il était vrai que cet homme - visiblement bien fantasque - l'avait fortement aidé sur ce coup-là, et cela bien rapidement. Banalement, il se demandait pourquoi il lui rendait un tel service.
    Tiens, il allait même le lui demander.

      « Pourquoi m'aidez-vous ?
      - Pour montrer que les habitants de Zoup ne sont pas tous des...
      chuchota-t-il avec une grimace. Puis j'en avais envie, moi aussi j'ai rencontré le Comte Jazz il y a longtemps. »

    Il mit sa main sur son épaule, geste qu'il devait supposer paternel. Crescendo releva un sourcil.

      « Bon allez dégage maintenant, je suis en train de fabriquer quelque chose de top secret. »

    Il jeta un coup d'œil à la table derrière lui, il y reposait quelque chose ressemblant à une assiette brisée. Alors qu'il faisait demi-tour pour sortir de la maison, son regard fut attiré par une étagère beaucoup plus propre que les autres et bien plus grande, y était déposé une seule et unique pièce de vêtement sans la moindre trace de poussière. C'était un chapeau qui semblait abîmé sans l'être, il dégageait quelque chose d'étrange. Le Comte le poussa dans le dos.

      « Arrête de vouloir copier mes idées et vas-t-en, avant que je ne regrette de t'avoir conseillé ! »

    Crescendo ne se laissa pas attendre, sortant vite de sa maison dont l'absence de lumière commençait légèrement à le déranger. Il plissa les yeux en retrouvant la lumière extérieure. Il fit quelques pas sous le porche, se retournant une dernière fois vers le vieil homme.

      « Mélody avait raison, s'exclama-t-il avec un sourire soupçonneux. Tu ressembles beaucoup à son défunt frère. »

    Il ne savait pas comment prendre cette remarque, il crut apercevoir la petite fille blonde derrière le vieil homme mais l'intérieur de la maison était trop sombre.

      « Bon vent, gamin !
      - Encore merci,
      marmonna-t-il avec un léger sourire. »

    Dès que la porte se fut refermée, Crescendo prit trois des fioles qui étaient par terre, dont une était celle à la couleur brillante qu'il avait remarquée précédemment. Elles lui seraient peut-être utiles, pour les vendre par exemple : il avait besoin de s'acheter quelque chose dans la première ville dans laquelle il tomberait. Prenant la route le plus rapidement possible, il détacha sa cape sombre et la mit sous son bras, sentant une soudaine chaleur lui frapper les épaules.

    Il partit à droite.
    Mais ce ne fut qu'au bout d'une bonne heure qu'il ne réalisa enfin la présence de quelqu'un derrière lui. Difficile d'ignorer ses jolies mèches blondes.
    Il s'agissait de Mélody, la fille du Comte.


Dernière édition par Pinky W. le Lun 30 Avr - 20:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au-delà des étoiles. [Fic']   Au-delà des étoiles. [Fic'] EmptyDim 25 Mar - 10:21

Oh si tu savais comme je suis contente de retrouver ton histoire. j'ai relus les 3 chapitres, pour bien raviver les souvenirs de ton récit. j'aime toujours autant tes descriptions. Elles sont complètes, on s'imagine bien les lieux, les objets...
Ton univers à l'air extrêmement vaste, avec ces villes, ces planètes ect...
Et quel suspens, pourquoi le suit-elle ? Est-ce parce qu'elle le prend pour son frère ?
Il me tarde de lire la suite **
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